Ces trois derniers mois le chômage en Turquie a atteint un record de 13.6% contre 10.6% l’année dernière à la même période selon l’Institut turc des Statistiques.
On recense 838 000 chômeurs supplémentaires en 2008. La tranche d’âge des 15-24 ans est la plus touchée avec un taux de chômage de 25.7%. Un jeune actif sur 4 n’a pas donc pas d’emploi.
Les économistes soulignent qu’il sera difficile pour la Turquie de prendre les mesures exigées par le FMI avec un chomâge aussi important.
Le taux de croissance de 0,5 de ce dernier trimestre, est le plus faible des 6 dernières années. Avec la crise mondiale, la demande européenne pour les produits fabriqués en Turquie s’est ralentie. Le secteur de l’automobile est particulièrement frappé (A Bursa, cité de l’industrie automobile , plus de 5000 personnes ont perdu leur emploi au mois de février, NdT) . Cette stagnation économique limite drastiquement la capacité à intégrer les jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi.
Un risque pour la cohésion sociale
Pour les syndicats ce taux à 2 chiffres montre une nouvelle fois que le chômage est le principal problème en Turquie et qu’il est une menace pour la société en général.
Un rapport de la Türk-Is la confédération des syndicats turcs, tire la sonnette d’alarme : « Lorsque la courbe du chômage s’élève, la pauvreté se développe,le problème de la répartition des richesses se renforce et le taux de chômage des jeunes augmente. Certains segments de la société finissent par renoncer à chercher un emploi et par considérer le chômage comme un statut social. Ce qui est préoccupant pour l’économie et pour la société turque dans son ensemble. »
Depuis le début de l’année 2009 l’économie turque n’a accueilli que 91 000 actifs supplémentaires dans les secteurs des services, du bâtiment et de l’industrie confondus et 202 000 dans le secteur agricole. L’année précédente, 1.1 million d’emplois supplémentaires avaient été crées sur la même période.
Salim Uslu, du syndicat Hak-Is souligne que le problème du chômage s’aggrave de jour en jour et appelle à des mesures urgentes.
Des mesures insuffisantes selon les syndicats et le patronat.
Le chômage et le sous emploi ne sont pas seulement dus à la conjoncture de crise mondiale. Le problème est endémique. Pour y répondre, la politique du ministre de l’économie du gouvernement AKP, Mehmet Simsek consiste essentiellement en une amélioration du système éducatif et à privilégier le développement à l’échelle régionale.
Accusé par les industriels et des syndicats de ne pas agir suffisamment pour soutenir les entreprises et protéger les emplois menacés par la crise, le gouvernement vient d’annoncer un moratoire de 3 mois sur les taxes, afin de favoriser les investissements.
Autre article sur le sujet (en anglais) :« Over 3 million unemployed at beginning of 2009 »
Article original mis en ligne sous le titre : Turkey’s unemployment rises to record-high 13.6 pct in December