L’Union européenne a indiqué mercredi qu’elle allait répliquer au refus de la Turquie de reconnaître Chypre, pays membre de l’UE, et Nicosie a menacé de s’opposer à l’ouverture des pourparlers d’adhésion d’Ankara à l’Union si la réponse de Bruxelles ne le satisfait pas.
« La plupart des Etats membres sont convenus avec la présidence de la nécessité d’une contre-déclaration », a déclaré un porte-parole de la présidence britannique de l’UE après une réunion des ambassadeurs du bloc sur la déclaration unilatérale publiée le 29 juillet par la Turquie.
Des experts ont déclaré aux ambassadeurs que la position turque n’avait aucun impact juridique sur son union douanière avec l’UE, mais le porte-parole a noté quant à lui : « Bien entendu, il y a des implications politiques. »
Il a précisé que les ministres des Affaires étrangères de l’UE étudieraient une réplique durant leur réunion prévue jeudi à Newport (Pays de Galles) et qu’elle pourrait être rendue publique très rapidement. Les pourparlers d’adhésion de la Turquie doivent débuter le 3 octobre.
Mais le porte-parole du gouvernement chypriote Kypros Chrysostomides a déclaré que le premier projet de contre-déclaration britannique était inacceptable et il a averti que Nicosie pourrait bloquer les pourparlers.
« Si ce n’est pas satisfaisant, le cadre des négociations de l’UE avec la Turquie ne sera pas discuté », a dit Chrysostomides en évoquant le conseil informel de jeudi au Pays de Galles.
« S’il n’y a pas de débat et d’accord sur le cadre des négociations, celles-ci ne s’ouvriront pas », a-t-il souligné.
Lundi à Bruxelles, Françoise Le Bail, porte-parole de la Commission européenne, avait déclaré qu’un geste de la Turquie tendant à la reconnaissance de Chypre serait une mesure utile mais pas nécessaire sur le plan juridique pour que les pourparlers d’adhésion d’Ankara débutent comme prévu le 3 octobre.
La France s’est jointe à Chypre pour réclamer à Ankara « les clarifications nécessaires » en prévision des pourparlers d’adhésion.