« Nous verrons à quel point nous nous ressemblons » Le Temps - 09/10/2009)
Delphine Nerbollier
Plongée parmi les Arméniens de Turquie, qui se veulent optimistes.
Optimiste mais prudent. Voilà l’état d’esprit dans lequel Sayat Tekir aborde la signature, qui devrait avoir lieu samedi à Zurich, des deux protocoles d’accord entre l’Arménie et la Turquie. Cette cérémonie marquera le dégel officiel des relations entre deux voisins que tout a séparés depuis des décennies, du génocide arménien de 1915 au conflit au Haut-Karabakh dans les années 1990. « C’est un moment très important », estime ce jeune homme de 25 ans fondateur, en janvier, d’une webradio « pacifiste » en langue arménienne, Nor Radyo. « Les Turcs et les Arméniens ont vécu des siècles ensemble avant de se séparer, au couteau, il y a cent ans. Il faut recréer une atmosphère de confiance, dialoguer et briser les préjugés. Une fois la frontière ouverte, nous verrons à quel point nous nous ressemblons. »
Sans retour possible
« Deux peuples proches, deux voisins éloignés », c’est de cette manière que Hrant Dink, journaliste d’origine arménienne et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos, décrivait Turcs et Arméniens avant d’être assassiné en janvier 2007. « S’il vivait encore, Hrant serait fou de joie, d’espoir et de courage », estime, très émue, Karin Karakasli, journaliste et romancière d’origine arménienne. « L’actuel processus de normalisation nous prouve que son combat n’a pas été vain. »
La France propose à la Turquie de coopérer dans le nucléaire (Reuters - 09/10/2009)
Le président Nicolas Sarkozy a proposé à son homologue turc Abdullah Gül une coopération bilatérale dans le domaine du nucléaire civil, a annoncé vendredi l’Elysée.
Le chef de l’Etat, qui a reçu Abdullah Gül pour un déjeuner de travail, a exprimé en outre l’espoir que les entreprises françaises, « notamment GDF Suez (GSZ.PA : Cotation), puissent participer pleinement » au projet de gazoduc Nabucco, a ajouté la présidence.
« Nicolas Sarkozy a proposé au président Gül qu’il puisse y avoir une coopération franco-turque en matière nucléaire, non seulement en Turquie mais aussi dans les pays d’Asie centrale, » a-t-elle indiqué, ajoutant : « Il y a dans cette zone et sur cette question un vaste domaine de coopération possible. »
Toujours selon l’Elysée, Abdullah Gül « a répondu qu’il était intéressé, qu’il avait reçu (la présidente du directoire d’Areva (CEPFi.PA : Cotation)) Anne Lauvergeon à plusieurs reprises et que c’était des perspectives très encourageantes. »
Le président turc s’est félicité en outre du soutien français à Nabucco « et a dit que les entreprises françaises étaient les bienvenues dans ce projet ».
Le projet Nabucco, qui est porté par la Turquie, l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie, prévoit la construction d’un gazoduc de 3.300 km de long pour transporter 31 milliards de m3 de gaz par an en provenance d’Asie centrale, notamment vers l’Union européenne, via la Turquie et le sud-est de l’Europe.
GDF Suez avait retiré en 2008 sa candidature au consortium mis en place pour la construction de Nabucco face à l’opposition de la Turquie, en raison de la position de la France sur le génocide arménien et son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
(Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)
Le groupe de médias Dogan gagne une manche contre le fisc turc (Reuters - 09/10/2009)
Le principal groupe privé du secteur turc des médias, Dogan Yayin, sous la menace de lourdes sanctions, a annoncé vendredi avoir eu gain de cause en justice sur un des deux dossiers qui l’opposent au fisc et avoir bon espoir pour le second.
Dans un communiqué, la compagnie Dogan (DYHOL.IS : Cotation) dit que le Conseil d’Etat s’est prononcé en sa faveur au terme de l’examen de son appel contre une condamnation à payer au fisc 915 millions de livres turques (425 millions d’euros) datant du début de l’année.
Le fisc estimait dans ce litige que le groupe avait commis des irrégularités dans le cadre de la cession de ses 25% du capital du groupe allemand Axel Springer (SPRGn.DE : Cotation), vendus pour 375 millions d’euros en 2006.
« L’administration fiscale devrait agir conformément à cette décision du Conseil d’Etat sur l’autre réclamation parallèle faite à notre compagnie », ajoute le groupe.
Cette sanction-là, visant des irrégularités présumées commises entre 2005 et 2007, est plus lourde et sans précédent en Turquie, le fisc réclamant 4,8 milliards de livres (2,2 milliards d’euros) - la somme initiale a été revue à la hausse.
Ce montant - supérieur de moitié au chiffre d’affaires annuel du groupe - a suscité des inquiétudes quant à la réalité de l’engagement des autorités turques en faveur de la liberté de la presse.
Dogan Yayin, qui contrôle la moitié des médias privés en Turquie, se dit victime de sanctions politiques orchestrées par le pouvoir en raison de sa couverture critique de l’action du gouvernement du Premier ministre Tayyip Erdogan. Le gouvernement reproche, lui, aux journaux et aux chaînes de télévision du groupe de se comporter comme un parti d’opposition.
(Daren Butler, version française Henri-Pierre André)
Un rapport de l’UE juge la Turquie défaillante dans divers domaines
(Le Vif - 09/10/2009)
La Commission européenne pointe plusieurs défaillances de la Turquie, comme en matière de droits civiques et de liberté de la presse, et appelle Ankara à accélérer les réformes en vue d’adhérer un jour à l’UE, dans un rapport cité par le Financial Times Deutschland.
Le processus des réformes en Turquie « doit être accéléré de manière significative », juge la Commission dans ce rapport. « Dans certains domaines perdurent des insuffisances, comme dans ceux de la liberté d’opinion, la liberté de la presse, la liberté de culte, les droits des syndicats, le contrôle civil sur l’organe militaire et l’égalité des sexes », indique le document cité. « La violence domestique, les crimes dits d’honneur et les mariages forcés sont encore un problème sérieux », selon Bruxelles. (BVH)
Le groupe RES entre sur le marché turc des éoliennes avec 500 mégawatts (AFP - 09/10/2009)
RES Méditerranée, division du groupe Renewable Energy Systems (RES) basée à Avignon, a annoncé vendredi l’acquisition d’un portefeuille de projets éoliens en Turquie, représentant une puissance de près de 500 mégawatts et un investissement potentiel de 750 millions d’euros.
« Cette opération permet à RES Méditerranée de se positionner sur le marché turc qui possède un important potentiel éolien et qui est, à ce jour, encore très peu exploité », a souligné le groupe dans un communiqué.
Les projets dont RES Méditerranée est devenu propriétaire sont en phase de développement et devraient être réalisés sur une période de trois à quatre années. Au total, ils représentent un investissement potentiel de près de 750 millions d’euros et une puissance installée potentielle de près de 500 MW.
RES se présente comme l’un des leaders mondiaux des énergies renouvelables. Il est à l’origine de plus de 4.300 mégawatts de capacité d’énergie éolienne installée, comprenant des projets au Royaume-Uni, en Irlande, en France, au Portugal, dans les Caraïbes, en Suède et aux Etats-Unis.