Les ambassadeurs de l’Union européenne se sont entendus sur la réponse à apporter au refus de la Turquie de reconnaître la République de Chypre, levant l’un des principaux obstacles à l’ouverture, le 3 octobre, des négociations d’adhésion avec Ankara.
« L’accord est conclu. Le texte de la déclaration a été validé », a annoncé lundi un diplomate britannique, dont le pays assume la présidence tournante de l’Union.
Le 29 juillet dernier, la Turquie, qui ne reconnaît que la partie turque de Chypre, a signé « le protocole d’Ankara » qui étend son accord douanier aux dix nouveaux membres de l’UE, dont Chypre, condition préalable à l’ouverture des négociations.
Mais elle y a adjoint une déclaration précisant que cela n’avait pas valeur de reconnaissance du gouvernement de Nicosie. Ankara a annoncé par la suite son refus d’ouvrir ses ports et ses aéroports aux navires et aux avions chypriotes grecs.
Malgré l’extrême réticence des Britanniques, qui ont fait de l’ouverture des négociations d’adhésion une priorité de leur présidence de l’UE et ne veulent pas provoquer de crise avec Ankara, il a donc été décidé de répondre aux Turcs avant le rendez-vous du 3 octobre.
Selon les éléments dévoilés par des diplomates, l’UE « regrette » dans son texte la déclaration turque et rappelle que l’union douanière s’applique à tous ses Etats membres. L’ouverture des ports et aéroports turcs aux bateaux et avions chypriotes grecs constitue donc une obligation.
Elle annonce qu’elle fera le point sur cette mise en œuvre en 2006 et que le rythme des négociations d’adhésion dépendra de son application, notamment dans le domaine des transports.
La France a obtenu satisfaction. Alors que Londres n’en voulait pas, elle a obtenu une formule selon laquelle « une reconnaissance de tous les Etats membres (et donc de Chypre - NDLR) est un élément nécessaire du processus d’adhésion ».
Chypre, appuyé par de nombreux pays, souhaitait une échéance pour cette reconnaissance, ce qui risquait d’inciter Ankara à claquer la porte de l’UE, mais la formule retenue devrait être plus vague et faire état d’un examen de la situation en 2006.