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A. Davutoglu : Ankara veut régler les conflits larvés du Sud-Caucase

samedi 5 septembre 2009, par Zerin Elci

Zerin Elci, Nicosie

La Turquie veut aller au-delà de l’établissement de relations diplomatiques avec l’Arménie et normaliser les relations dans tout le Sud-Caucase, déclare le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dans une interview accordée tard lundi soir à l’agence Reuters.

Par un communiqué commun diffusé lundi, l’Arménie et la Turquie se sont rapprochés d’une normalisation de leurs relations et d’une réouverture de leur frontière commune en se donnant six semaines pour y parvenir.

Mais Ankara ne veut pas en rester là. “C’est un processus et lorsqu’il aura été mené à son terme, de nombreuses frontières s’ouvriront, pas seulement la frontière turco-arménienne”, souligne Davutoglu dans cette interview accordée entre Damas et Nicosie, en marge d’un déplacement au Proche-Orient.

Le ministre turc a ainsi spécifiquement évoqué la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, allié à majorité musulman de la Turquie.

C’est précisément en signe de solidarité avec l’Azerbaïdjan que la Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993. L’URSS venait d’éclater, et ces deux anciennes républiques soviétiques s’affrontaient sur la question du Haut-Karabakh, enclave arménienne où des séparatistes soutenus par l’armée arménienne combattaient les forces azéries.

“Nous voulons normaliser nos relations avec l’Arménie, mais nous voulons aussi une normalisation entière des relations dans le Sud-Caucase, y compris au Haut-Karabakh”, insiste Davutoglu.

“Cela apporterait à notre région une paix stable et durable et de la stablisation. Le Caucase a déjà beaucoup souffert des tensions ethniques et des conflits larvés”, ajoute-t-il.

Le rétablissement de liens diplomatiques avec l’Arménie pourrait aussi améliorer les chances turques d’adhésion à l’Union européenne.

Ce serait également un facteur de stabilisation dans une région véritable carrefour de l’approvisionnement en énergie de pays européens.

“Nous savons pertinemment de nos expériences dans le Caucase et dans les Balkans que les conflits larvés sont comme des bombes entre nos mains et que si nous ne pouvons pas les contrôler, ils peuvent nous exploser au visage”, ajoute le ministre turc.

“Nous espérons qu’avec cette initiative, la communauté internationale va se concentrer sur les conflits larvés de la région, notamment le Haut-Karabakh”, poursuit-il.

(version française Henri-Pierre André)

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Sources

Source : Reuters, le 01.09.09

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