Située à la fois en Orient et en Occident, la Turquie est devenue une cible de premier ordre pour l’investissement des chaînes hôtelières. Sa position stratégique, son tourisme en pleine évolution, sa croissance économique rapide dans l’espoir d’entrer dans l’Union Européenne devraient en faire l’une des destinations au développement le plus rapide au cours des prochaines années. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés.
Le Radisson Blu Bosphorus d’Istanbul offre des vues imprenables sur le détroit.
Démocratie parlementaire, la Turquie est considérée comme un pays politiquement stable, malgré les attentats terroristes qui le frappent épisodiquement. Les géants de hôtellerie américaine s’y retrouvent déjà, avec plusieurs établissements dans les plus grandes villes. Marriott, qui y possède déjà 3 hôtels, vient d’ouvrir un Courtyard by Marriott de 262 chambres en juin, près de l’aéroport international d’Istanbul. En Mai, la chaîne Hilton a ouvert le Hilton Dalaman Golf Resort et Spa, de 410 chambres, dans la ville de Sarigerme, sur les bords de la mer Égée. Quant au groupe Rezidor, il entame la construction d’un Radisson Blu de 312 chambres à Cesme, sur la côte septentrionale de la Turquie, ce qui devrait porter à quatre le nombre d’établissements de l’hôtelier dans le pays.
En ce qui concerne les chaînes françaises, elles sont encore peu présentes. Le groupe Accor, qui possède quatre hôtels en Turquie, prévoit deux ouvertures courant novembre à Gaziantep, sous les marques Novotel et Ibis, et le Club Méditerranée couvre la côte avec quatre villages dont deux de luxe à Bodrum et Palmiye.
Istanbul, capitale européenne de la culture
Selon son office de tourisme, la Turquie est l’un des rares pays en Europe à avoir enregistré un nombre d’arrivées en hausse (+ 1,6 %) entre 2007 et 2008, avec 26 millions de visiteurs en 2008 et à peu près autant de prévus d’ici à la fin 2009. Istanbul, avec ses 195 hôtels, est devenue une capitale à la mode qui accueille aujourd’hui toutes les chaînes les plus prestigieuses. Le groupe W y a fait construire en 2008 son premier hôtel européen, le Park Hyatt, Kempinski (Ciragan Palace), et un Four Seasons y sont également présents. Par ailleurs, l’effet boomerang des nombreuses ouvertures d’hôtels haut de gamme et la présence de visiteurs fortunés (hausse de la clientèle américaine de 2,4 % au premier trimestre 2009 par rapport à 2008) ont entraîné une augmentation du prix moyen de 23,5 % en quelques années, le situant actuellement à 108 €.
La nomination d’Istanbul par l’Union Européenne, comme capitale européenne de la culture l’année prochaine, devrait contribuer à renforcer encore la popularité d’une ville dont l’héritage culturel, des Byzantins aux Ottomans, en font l’un des hauts lieux de l’histoire de l’Europe. Mais Istanbul est aussi une ville moderne, fière de son urbanisme récent qui devrait contribuer à renforcer son aura et la positionner comme l’une des destinations majeures du XXIe siècle. Les Français, cette fois, seront certainement présents au rendez-vous.
Évelyne de Bast