Après avoir enseigné à Istanbul, Olivier Abel est professeur de philosophie éthique à la Faculté Libre de Théologie Protestante de Paris, depuis 1984. Il est également président du Conseil scientifique du « Fonds Ricœur », collaborateur à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris et à la revue « Esprit ». Il a notamment beaucoup travaillé la pensée, l’œuvre et le geste de Pierre Bayle. Publications principales : « Le pardon. Briser la dette et l’oubli », Paris, Autrement, 1991 ; « L’éthique interrogative », Paris, Presses Universitaires de France, 2000 ; « Le mariage a-t-il encore un avenir ? », Paris, Bayard, 2005.
Voir en ligne : http://olivierabel.fr
Cela fait longtemps que nous savons que Nicolas Sarkozy a échoué. On peut l’exprimer sur le mode de la dénonciation, mais aussi du regret, car il a représenté, même de façon marginale, une tentative pour faire voir une autre France que ce pays tourné vers son passé et son jardin intérieur, pour débloquer une société devenue extrêmement conservatrice et peu capable de sortir d’elle-même.
En effet jadis le paysage politique français était clair : il y avait le camp du progrès et le camp de la réaction, le (...)
Si la laïcité est partout en crise, c’est que le noyau de notre culture est en train d’éclater entre deux principes autrefois compromis dans le même fragile équilibre, et aujourd’hui antagonistes : un principe d’appartenance à des mondes de langage et de tradition, et un principe de critique universelle et sans entrave. Il y a dans le même temps un sentiment de déficit d’identité, et un sentiment de déficit d’humanité : le premier sentiment voudrait le respect de la diversité des « formes de vie » et de (...)
[Premier volet
>http://turquieeuropeenne.eu/article...]
La forme du problème
L’analogie globale des termes du problème dans les deux contextes devrait permettre d’adopter une approche critique, au sens kantien du terme, c’est à dire de montrer en quoi le problème, ici et là, réside dans l’obligation de répondre en même temps à deux questions irréductibles, et qu’il faut tenter de distinguer.
Aujourd’hui, le monde est en gros dominé par deux logiques. Une logique d’uniformisation technique, dont le (...)
Le sentiment d’une fragilité de la laïcité est un bon point de départ pour notre réflexion, parce que cette fragilité atteste dans le même temps que la laïcité est dans une situation critique, qu’elle désigne moins la plénitude d’une réponse que la forme d’un problème ; et que pourtant elle doit être préservée, placée sous notre commune responsabilité, parce qu’elle est aujourd’hui une condition indépassable de l’existence sociale. Les propos qui suivent se répartiront selon ces deux orientations, entre un pôle (...)
« Le rapprochement de la Turquie avec l’Europe est l’occasion de desserrer l’étreinte du conflit entre une mondialisation obligée de se ranger derrière le pseudo-messianisme américain, et une insurrection derrière la bannière apocalyptique du néo-islamisme. C’est l’occasion de brouiller leurs cartes manichéennes, de ridiculiser le choc de leurs incultures. »
Les paroles ont peu de poids face aux préjugés, face à des conceptions installées dans l’opinion publique depuis trop longtemps. Ceux qui peuvent (...)
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