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Turquie : Sivasspor le trublion sans le sou, venu pour gagner

vendredi 6 mars 2009, par Guillaume Perrier

En cinquante ans d’existence, le championnat n’a connu que quatre vainqueurs. Les trois grands noms d’Istanbul, Fenerbahçe, Galatasaray, et Besiktas, l’ont emporté 44 fois sur 50, laissant seulement six titres à Trabzonspor, le dernier remontant à 1984. Pour la première fois, cette année, un nouveau venu, Sivas, bouscule la domination historique de la capitale.

Dans le match au sommet du week-end dernier, à Istanbul, qui les a opposés (4-2) à Fenerbahçe, le riche club de la rive asiatique du Bosphore aux 100 millions d’euros de budget, les rouge et blanc de Sivas ont bénéficié du soutien de milliers de supporters originaires de cette ville déshéritée. « On est tous derrière eux », promet un chauffeur de minibus d’Istanbul, une corporation largement composée d’immigrés de ­Sivas. Sivasspor ne craint plus les rencontres contre ces clubs au budget dix ou vingt fois supérieur.

Plus personne ne doute des capacités de l’équipe, à l’image de son joueur français, le méconnu Yannick Kamanan, recruté cet hiver au Maccabi Tel-Aviv pour 350 000 euros et auteur de plusieurs buts décisifs ces dernières semaines. « Il y a un enthousiasme populaire dans cette petite ville qui veut faire parler d’elle, une envie d’aller plus haut », raconte Kamanan, à la sortie d’un entraînement.

Certes, les installations, au milieu des champs enneigés, sont sommaires. Les équipes adverses se plaignent de devoir venir à Sivas jouer sur une pelouse gelée pendant les mois d’hiver. L’équipe, sans vedette ni gros salaires, sans traducteurs personnels ni attachés de presse, est composée de joueurs revanchards : un Camerounais, Hervé Tum, passé par Neuchâtel Xamax et Bâle, un Brésilien, un Israélien et quelques joueurs turcs méconnus, chaperonnés par Bülent Uygun, entraîneur rond et charismatique, sorte de Guy Roux turc.

« L’an dernier, nous avions terminé quatrième, à la porte de la Ligue des champions. Tout le monde pensait que c’était un coup de chance. Et là on est premier du championnat », se satisfait Ibrahim Dagasan, un Franco-Turc qui a grandi à Trélazé, près d’Angers.

La perspective – encore fragile – du titre est dans toutes les têtes. « Ça nous changerait des victoires des équipes de milliardaires », note un supporter venu assister à la préparation des joueurs.

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Sources

Source : le Temps du 5 Mars 2009

Publié sous le titre : Sivasspor le trublion sans le sou venu du froid pour gagner

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