Turquie / Arménie : esquisse d’un dialogue entre un Turc et un Arménien

Un documentaire radiophonique bouleversant diffusé cette semaine sur France Culture raconte le voyage d’un Turc et d’un Arménien à Istanbul et à l’Est de la Turquie. Là où la sagesse d’un Arménien rencontre une Turquie en pleine mutation, voilà le meilleur de l’émotion radiophonique au service d’une grande cause. A ne pas manquer.

 Un documentaire en quatre parties d’Hayati Basarslan, Jean Kehayan et Vanessa Nadjar.

 Pour écouter les émissions avec le logiciel Real Player :

Première étape : Istanbul-Bolis, la ville-monde

Deuxième étape : Anî, Doğubeyazıt, Güldene, la petite rose.

Troisième étape : Harput, la ville de mon père Setrak

C’est une rencontre entre un Turc et un Arménien. C’est une enquête, une quête de vérité. Tous deux ont été tenus par leurs parents dans l’ignorance de ce passé traumatisant. La question était même taboue dans leurs familles. Le jeune Turc a 37 ans, l’Arménien 65. Ils se sont rencontrés en exil en France et ont décidé de parler ensemble de cette terre où leurs ancêtres ont tué et souffert, pour retrouver ensemble la mémoire.
Leur périple les conduit à Kharpouth : le berceau de la famille de Jean Kehayan ; en passant par Istanbul : où ils vont rencontrer des éditeurs, des chercheurs et des politiques qui tentent de parler autrement de la question arménienne et qui travaillent sur le sujet. Ensuite ils vont se rendre à Trapzon : en 1915 cette ville comptait 35000 Arméniens, aujourd’hui il n’en reste plus un seul. A cette époque un nombre important d’Arméniens se serait converti à l’Islam pour échapper à des vagues de massacres d’« infidèles ».

A en croire les habitants, ils seraient 30 000 aujourd’hui, répartis dans plusieurs villages, refusant le mariage mixte et amorçant un mouvement de retour à Trabzon avec des revendications culturelles après des décennies de brimades. Il s’agira de voir avec eux s’ils ont le même destin que les Arméniens de la diaspora ...
De ce voyage et de ces deux quêtes parallèles et intimes pourra peut-être sortir comme un chant d’espoir à la réconciliation.

Nous avons décidé de revenir ensemble et d’entamer notre périple par Istanbul. Parce que c’est là que Jean Kéhayan a débarqué la première fois qu’il est venu en Turquie. La première fois pour un Kéhayan depuis 1915. S’il a fait ce voyage, c’est à la demande de son père mourant. Pour lui, tout a commencé à la Mosquée bleue. C’est dans ce lieu que nous avons voulu revenir ensemble...