Dans la presse étrangère
Un Turc sur quatre ne sait pas si son pays est membre ou non de l’Union européenne, selon un sondage. Mais seulement une petite fraction des électeurs européens qui votaient hier pour leur Parlement ne savent pas que la Turquie n’y est pas encore et la très grande majorité n’en veut pas de toute façon, écrit le « Hürriyet ». Ce ne sont pas les 736 députés qui décideront de l’accession à l’Union de la Turquie. Pourtant, nombre des 9.000 candidats des Vingt-Sept ont profité de la campagne pour mettre en garde contre « les dangers d’une adhésion de la Turquie à leur club ». Pour le journal, « la perspective que ce grand pays musulman avec sa démocratie problématique et sa culture déroutante puisse devenir le 28e membre d’une Union déjà problématique a fait frissonner de nombreux électeurs », surtout les chômeurs, qui voient à travers la Turquie une menace sociale. D’ailleurs, note le quotidien populaire, de plus en plus d’Européens sont sceptiques face à l’idée d’une union supranationale dont la cohésion reste douteuse, comme en témoigne la percée de l’extrême droite aux Pays-Bas. La victoire de Berlusconi en Italie s’inscrit aussi dans un renforcement du nationalisme et des mouvements xénophobes. Mais il y a un paradoxe qui n’a pas échappé au journal turc : en Grèce, où les européennes étaient la répétition des élections générales, le « facteur turc » a faiblement joué. C’est vrai que l’opinion publique est largement plus intéressée cette fois-ci par le scandale Siemens et ses retombées dans le monde politique. Même l’extrême droite a fait campagne sur le thème « la Grèce aux Grecs » et non pas « la Turquie hors d’Europe ».