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La Turquie ouvre un débat sur l’islam politique

vendredi 11 mars 2011, par Jacques Hubert-Rodier

Des centaines de milliers de personnes ont assisté hier à Istanbul aux obsèques du fondateur de l’islam politique en Turquie, Necmettin Erbakan, décédé dimanche à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.

Sa disparition a également rouvert le débat sur islam et démocratie dans un pays qui est donné aujourd’hui comme l’un des modèles pour les révolutions du monde arabe. Même si, comme le souligne « Today’s Zaman », cette disparition n’aura pas un « impact politique important » en Turquie même. Son mouvement, rappelle le journal, est né dans les années 1970 alors que l’Occident encourageait la propagation de l’islamisme face au communisme.

Erbakan a néanmoins créé son propre mouvement dans un pays à très forte tradition laïque bannissant alors les organisations basées sur une idéologie religieuse. Paradoxalement, en renversant le 28 février 1997 son gouvernement formé quelques mois plus tôt par un coup d’Etat « postmoderne », l’armée a indirectement contribué à l’émergence de l’AKP, le parti aujourd’hui au pouvoir et dont les membres se réclament du « Milli Görüs », la vision nationale, d’Erbakan.

Pour le « Hürriyet » qui se dit en désaccord sur nombre de points avec les idées d’Erbakan, il ne fait aucun doute cependant qu’à la différence des formes plus radicales de l’islamisme, le leader turc « n’a jamais renoncé à la démocratie ». Ses « élèves » de l’AKP ont en outre rompu avec nombre de ses principes comme sur l’Union européenne devenue « leur horizon » ou sur le capitalisme global.

En tout cas, l’ancien ingénieur mécanicien est entré aussi dans l’histoire de la Turquie pour son refus de la violence en politique.

L’hommage national d’hier est sans aucun doute le signe du rôle central qu’il a joué dans son pays. Car, selon le correspondant du « Wall Street Journal », parmi les personnalités présentes aux funérailles figuraient non seulement le président Abdullah Gül mais aussi des généraux qui avaient participé au coup d’Etat de 1997.

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Sources

Source : les Echos du 2 mars 2011

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