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Question kurde : une solution « civile »est-elle possible ?

vendredi 7 mars 2008, par Ismet Berkan, N. A.

Vendredi dernier, à la réunion de la rédaction, l’opération transfrontalière du Nord irakien n’avait toujours pas pris fin. La réponse militaire de la Turquie au sujet du problème kurde est bien connue, et cela depuis 24 ans, et des formules comme « solution civile » ou encore « solution politique » existent, mais qui en comprend vraiment le sens ?

Ertugrul Mavioglu- journaliste à Radikal- a pris les choses en main et a posé cette question aux hommes politiques et leaders kurdes ainsi qu’aux intellectuels, journalistes et politiques turcs. Cela consistait à proposer les cinq premières réformes qui amèneraient une solution civile.

Mais sauf votre respect, les unes de Radikal ces derniers jours m’ont amené à démontrer que depuis des années sur le débat d’une solution civile au problème kurde amené sur le devant de la scène, personne n’a de projet. C’est pourquoi en ce qui concerne ces cinq premières propositions qui se sont révélées assez dures à formuler, une chose est ressortie.

Hier matin, un ami qui ne se préoccupait jamais de ces sujets et qui, à ma surprise, lisait Radikal, m’a passé un coup de fil : « dis donc depuis deux jours que je lis sur cette solution civile du problème kurde, je déprime car je commence à penser qu’il n y a pas de solution ».

Pour ne rien vous cacher je pensais la même chose mais je n’étais pas aussi pessimiste.
Dix ans après que les combats contre le PKK ont pris une dimension internationale et avant même qu’on se pose la question des droits constitutionnels, je pouvais déjà voir les gros titres sur la solution civile du problème kurde.

Jusqu’à présent, quelques éléments du problème nous conduisaient petit à petit à une résolution civile.
Peser, sous-peser chaque partie du problème et apporter des solutions sur certains points sans le considérer dans son ensemble n’a jamais résolu le problème.

Cela va sans dire qu’un tel projet n’existe pas même au sein du PKK et ce, quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir de cette organisation. Ce dernier est toujours incertain et hésitant dans ses revendications, la portée et la profondeur de ses revendications qui varient d’une année sur l’autre.

Deux possibilités

Il y a 2 ans déjà lors une réunion à huis clos, j’ai pu entendre les points de vue des participants kurdes. Il n’y avait pas consensus sur les moyens et chacun regardait selon le bout de sa lorgnette et de son expérience personnelle. Aucun n’apportait de solutions.
En y regardant de plus près, le plus important dans un premier temps serait de déterminer un cadre de négociations pour une solution. Et pour cela, deux points de vue s’opposent :

1- comme l’a déjà dit Abdullah Öcalan - leader emprisonné du PKK-, une conférence démocratique turco-kurde qui devrait reconnaître comme un éléments co-fondateurs de la République les Kurdes et les Turcs.
2- ou bien un renforcement de la démocratie turque sur la base d’une citoyenneté égalitaire.

La probabilité d’un accord sur la base du premier point me paraît infiniment plus faible que celle d’un consensus acquis sur la base du second.

Pour ma part je crois que ce dernier point est plus réaliste, plus porteur dans l’opinion et à même de faciliter une solution civile.
Un accord sur la base d’une citoyenneté égalitaire en Turquie est loin d’être acquis. Voyez donc ce problème du voile qui n’est toujours pas résolu. Mais il s’avère qu’il n’y pas d’autre choix devant nous.

Si on ne perd pas de vue ce cadre on trouvera notre chemin. Ne perdons donc pas espoir.

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Sources

Source : Radikal, le 4 mars 2008

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