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Les Turcs vont-ils convertir l’Europe à leur religion en 2016 ?

vendredi 5 mars 2010, par Aurélien Roulland

Non, la première religion des Turcs n’est pas l’Islam ! Laissez cela à une argumentation qui sert, tour à tour, la propagande des nationalistes turcs ou arméniens, de l’AKP, des sarkozystes, des villieristes, ou d’une presse dont on sait depuis bien longtemps qu’elle valide plus le sensationnel que ses propres sources.

La Turquie, tous ceux qui la connaissent au moins un peu, est composée d’ à peine 60 % de musulmans sunnites, d’alevis dont nombreux sont ceux qui ne se reconnaissent pas dans l’islam, de chrétiens, de juifs, d’athées, d’agnostiques, de simples déistes et de toute cette palette extraordinaire de courants philosophiques qui ont traversé l’Anatolie depuis des millénaires et dont elle seule a le secret.

Non, la seule religion qui fasse l’unanimité dans toute cette mosaïque culturelle, et à laquelle les Turcs et les turcophiles, femmes et hommes s’adonnent jusqu’au fanatisme, c’est le ballon rond ! Oui lecteurs, vous m’avez bien lu : la première religion de Turquie, c’est le foot !

En Turquie, si on peut caricaturer l’islam au quotidien dans les journaux, en revanche, on ne plaisante pas avec le football ! C’est une véritable religion, avec ses dieux, ses temples, ses rites, et même ses guerres de religion ! Et croyez-moi, il ne fait pas bon y être iconoclaste !

Et nul besoin d’être prophète pour annoncer que 2016 risque d’être une date sainte du calendrier, date dont les Turcs se souviendront, assurément plus que de la prise de Médine par le prophète Mohamed…

En effet, ce grand pays non islamiste mais « footballiste » arrivé 3e à la Coupe du monde en 2002, en quart de finale et demi- finale de la coupe d’Europe, en 2000 et 2008 grâce au panache de l’extraordinaire Fatih Terim dont on se souvient des assauts héroïques malgré près de la moitié d’une équipe blessée, oui ce grand pays du ballon rond vient d’annoncer par la voix du président de la Fédération Turque de Football, Mahmut Özgener Hz (la paix soit sur lui et sur les siens) que la Turquie présentait lundi officiellement sa candidature pour l’organisation de l’Euro à laquelle elle participe depuis sa création en 1960 pour 2016.

Mahmut Özgener, lors du dépôt de dossier de la candidature à l’UEFA à Nyon en Suisse, a assuré, lettre signée du premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l’appui, que toutes les mesures seraient prises pour que la Turquie soit à la hauteur de l’évènement. Le gouvernement turc promet en effet de soutenir la candidature à hauteur de 920 millions d’euros pour la construction de nouveaux temples… pardon… stades, si la Turquie venait à être choisie pour que s’y déroule la coupe d’Europe de football.

La Fédération turque de Football a présenté pas moins de neuf stades dans huit villes pouvant accueillir les matches de l’Euro 2016 dont : le stade olympique Atatürk, le stade Seyrantepe Turk Telekom Arena à Istanbul, le Kadir Has Stadium de Kayseri en plein centre de l’Anatolie là où l’on produit les fameux raisins et abricots secs. Ainsi que six autres stades dont les érections sont prévues à Ankara la capitale, Izmir la perle de l’Egée, Konya la soufie, Antalya la festive, Bursa ou encore Eskisehir.

Après l’échec de la candidature conjointe de la Suède et de la Norvège, la Turquie est avec la France le candidat le plus sérieux devant l’Italie pour accueillir les jeux. Après qu’Istanbul a été élue capitale européenne de la Culture en 2010, les jurés seront-ils sensibles au fait que la Turquie n’ait encore jamais accueilli la compétition depuis sa création ?

Réponse le 27 mai 2010, à l’issue d’un Comité exécutif de l’UEFA.

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