Appartenant à l’entourage du chef du gouvernement grec, Kostas Karamanlis, Dora Bakoyannis s’exprimait à la BBC, à propos de cette visite, la première d’un dirigeant grec depuis quarante-neuf ans. Selon Bakoyannis, les Premiers ministres des deux pays ont manifesté mutuellement leur volonté de surmonter les problèmes hérités du passé, et leur détermination à agir de concert. Bakoyannis, en soulignant que les deux Premiers ministres ont également discuté de l’intégration de la Turquie à l’Union européenne, a indiqué le message de la Grèce sur les perspectives d’adhésion de la Turquie était limpide. Si la Turquie met en œuvre les réformes nécessaires et accepte l’acquis communautaire, ensuite, l’UE devrait soutenir la Turquie et de lui permettre ainsi d’atteindre son objectif principal, c’est-à-dire la pleine adhésion à l’Union, a déclaré Bakoyannis.
« Je pense que la Turquie doit se rendre compte du fait que le Patriarcat œcuménique orthodoxe d’Istanbul est le meilleur représentant de la Turquie dans l’UE. Le Patriarche œcuménique est un citoyen turc et est un ardent défenseur de l’adhésion de la Turquie dans l’UE. La Turquie devrait garantir la survie du Patriarcat œcuménique en tant qu’institution. Cela implique certainement la réouverture de l’école théologique de Chalki, la formation d’une nouvelle génération de prêtres et de l’approbation de la liberté de culte. Je crois qu’il existe une intention en ce sens. Et si elle existe réellement, alors, nous pouvons trouver une solution », a déclaré Bakoyannis.
Pour Bakoyannis, même si les problèmes bien connus entre la Turquie et la Grèce continuent d’exister, les relations bilatérales progressent, notamment dans les domaines de l’économie, le tourisme et l’énergie. Elle a dit que des étapes cruciales ont été franchies en matière culturelle, ajoutant : « Nous devons travailler davantage pour trouver des solutions aux problèmes qui n’ont pas encore été résolus. » Sur une question concernant les violations de la mer Égée et le problème de Chypre, Bakoyannis a répondu que la question du plateau continental faisait l’objet négociations préalables, et que la question de Chypre est une question vitale des relations internationales, ajoutant : « Elle affecte profondément les relations bilatérales entre la Turquie et la Grèce. Nous espérons que de nouvelles possibilités augmenteront avec la poursuite du processus lancé par l’Organisation des Nations Unies, après les élections qui auront lieu le 8 février à Chypre. »
La Turquie a des responsabilités importantes relatives à la question de Chypre, a dit Bakoyannis, en rappelant que la Turquie a signé le protocole d’Ankara et a promis sa mise en œuvre [allusion à la demande grecque de reconnaître la République de Chypre-sud comme État à part entière, ce qu’hésite à faire Ankara, notamment après les promesses non tenues de l’UE sur Chypre nord]. La Grèce attend donc l’application du protocole, a ajouté Bakoyannis.