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Le conflit syrien sous les projecteurs à Hatay - 2

« Les rebelles syriens travaillent en collaboration avec la Turquie »

jeudi 6 septembre 2012, par Ayça Söylemez, Trad. Aurélien Roulland

Un citoyen américain d’origine syrienne se présentant comme l’un des leaders politiques du mouvement d’opposition en Syrie a exprimé leur gratitude à la fois envers le gouvernement turc, et les militants étrangers d’Al Qaïda pour leurs contributions à l’Armée Syrienne Libre (ASL) alors qu’il s’entretenait avec Bianet à la frontière méridionale du Hatay.

Haitham Qdemathi, un citoyen américain d’origine syrienne se présentant lui-même comme l’un des leaders politiques de l’Armée Syrienne Libre (ASL) a déclaré à Bianet qu’ils étaient reconnaissants pour les contributions au mouvement rebelle, à la fois du gouvernement Turc et des combattants étrangers, tels que les militants Al-Qaïda.

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Haitham Qdemathi, un des leaders politiques de l’Armée Syrienne Libre (ASL)
Photo : Bianet

Nous avons rencontré Qdemathi vers le soir dans un lieu situé juste en face du passage frontalier de Cilvegözü dans la province méridionale du Hatay. Il a expliqué être résident américain depuis 30 ans mais être retourné dans la région suite à l’installation de l’ASL.

Qdemathi a affirmé qu’il ne parlait pas couramment arabe, il s’est donc exprimé en anglais.

Une situation de « gagnant-gagnant » pour tout le monde.

La région où nous nous sommes entretenus avec Qdemthi abrite un camp de tentes entouré de fils barbelés et qui fournit un soutien logistique aux combattants de l’ASL. Au milieu du camp se trouve un mât avec à son sommet une gigantesque bannière de couleur verte, blanche et noire, avec le drapeau turc attaché juste en dessous.

Qdemathi a déclaré vivre la plupart du temps du côté turc de la frontière, comme l’atteste aussi le fait que son véhicule porte une plaque d’immatriculation de la Province de Hatay. Il a dit qu’il avait laissé des vivres et des médicaments dans le camp de tente et qu’il avait repris la route de Hatay.

Lors d’un de de nos échanges au cours duquel il nous a demandé qui nous étions et les raisons pour lesquelles nous étions venus ici, Qdemathi a parlé de leur rôle dans les contrôles frontaliers et de leurs relations avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) :

« Nous essayons de mettre un terme à la contrebande frontalière. Nous travaillons avec le concours du gouvernement Turc sur cette question ; nous les aidons » a dit Qdemathi, ajoutant que les habitants du camp le quittaient toute la journée pour rejoindre les combats en Syrie et revenaient à la nuit tombée, cependant que les blessés recevaient des soins dans le camp.

Les militants du PKK infiltrent parfois la Turquie en passant par cette région, a-t-il dit. Qdemathi a aussi affirmé que, ces derniers temps, ils refusaient l’entrée des militants du PKK en Turquie en fleur fermant la frontière .

« Nous les avons avertis de ne pas venir dans cette région, mais s’ils y venaient quand même, nous sommes aussi armés, nous pourrions leur répondre. Nous ne les laisserons pas passer par ici. » Mais Qdemathi a aussi ajouté qu’ils n’avaient pas étés engagés dans des combats contre le PKK jusqu’à présent.

Ils sécurisent la frontière tout en ramenant les combattants grièvement blessés en Turquie pour être soignés.

Les autorités ont déjà alloué l’Hôpital de recherche et de formation médicale de l’Université de Mustafa Kemal aux combattants de l’ASL. Des médecins syriens sont aussi employés dans l’institution médicale.

« Nous travaillons en collaboration avec le gouvernement Turc. Nous gardons continuellement un œil sur le côté syrien de la frontière. C’est une situation de gagnant-gagnant pour tout le monde »

Nous effectuons aussi les contrôles d’identité et de passeport pour ceux qui traversent la frontière, a-t-il ajouté.

Merci aux militants d’Al-Qaïda

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Drapeau de l’Armée Syrienne Libre dans la région de Hatay
Photo : Bianet

« Nous voulons la liberté. Notre unique but est d’unir l’opposition entière. Nous appelons chacun à rejoindre nos rangs. Si nous nous retrouvions ensuite dans une situation de division après la chute du régime, le règne du chaos s’en suivrait inévitablement, suivi par une guerre civile, ou peut-être même par une guerre régionale »

Il y a des militants Al-Qaïda au sein des Forces Syriennes Libres venant de différents contextes, incluant le Yemen, le Qatar, l’Afghanistan et le Liban, selon certaines sources. Il est un fait que plusieurs citoyens turcs soupçonnés d’être des membres d’Al-Qaïda ont aussi perdu la vie dans le conflit syrien.

« Je suis conscient de la présence de certains membres d’Al-Qaïda venus de l’extérieur de la Syrie au sein des Forces Syriennes Libres. Je n’ai cependant jamais rencontré aucun d’entre eux. Néanmoins, nous leur sommes reconnaissants de combattre dans nos rangs. » a-t-il répondu lorsque que nous évoquions ces allégations.

Qdemathi a aussi prétendu que des Chrétiens et des Alévis combattaient pour l’ASL. Alors que nous nous entretenions sur ce sujet, une dispute a éclaté entre notre guide et l’escorte de Qdemathi. Des hommes de l’ASL ont ensuite commencé à marcher en direction de notre guide en hurlant « alévi ! alévi ! » D’autres combattants sont ensuite intervenus pour faire cesser l’altercation, tandis que Qdemathi choisissait d’arrêter là notre conversation.

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Sources

“Syrian Rebels Working in Collaboration with Turkey”
Hatay - BIA News Center - Mardi 28 Août 2012
Traduit de l’anglais par Aurélien Roulland

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