- Pınar Selek
La situation juridique de Pınar Selek, sociologue et écrivaine turque menacée d’emprisonnement à vie, bien que trois fois acquittée, est toujours embrouillée. Elle est actuellement contrainte à l’exil, dans l’attente d’une nouvelle audience de la chambre criminelle d’Istanbul, qui doit se tenir le 28 septembre.
Rappelons qu’en 1998 elle a été accusée (à tort comme le démontrent les expertises) d’attentat à la bombe, emprisonnée et torturée. Par trois fois, la justice turque l’a totalement blanchie. Néanmoins, pour la troisième fois, le procureur de la république a fait appel de l’acquittement en février 2011.
Cet acharnement judiciaire qui est une véritable torture psychologique démontre que la Turquie reste un Etat répressif. Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé.
Le cas Pınar Selek contrevient aux articles 5, 10 et 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
De nombreuses informations, textes de Pınar Selek, et plusieurs vidéos d’interviews en français sont disponibles sur le site pinarselek.fr.
Ci-dessous le texte du communiqué diffusé par le Comité de soutien français de Pınar Selek (solidaritepinarselek.france@gmail.com).
Communiqué du Comité de soutien en France :
La torture continue pour Pınar Selek
Nous apprenons par la presse turque que le procureur Nuri Ahmet Saraç, qui exerçait à la 12echambre criminelle d’Istanbul, a été muté. Ainsi le procès de la sociologue Pınar Selek sera désormais dans les mains du procureur qui lui succède, Mehmet Ali Uysal.
Une nouvelle audience doit avoir lieu le 28 septembre.
Pınar Selek reste sous la menace.
Malgré les expertises scientifiques qui la disculpent absolument, et malgré trois acquittements prononcés par les juges, rien ne permet de savoir combien de temps la procédure va encore durer.
Placée dans un brouillard juridique, toujours à la merci d’une arrestation, elle a été contrainte de s’exiler hors de Turquie.
En effet, l’affaire n’a pas été close par l’acquittement prononcé le 9 février dernier. L’acharnement s’est poursuivi, empêchant la prévenue de bénéficier d’une justice équitable, dans des délais raisonnables. En mai, le procureur avait à nouveau exigé l’arrestation de Pınar Selek, ce que les juges ont refusé. La décision finale avait été renvoyée au 22 juin, puis au 28 septembre. Jusqu’à présent, le procureur Saraç explorait tous les moyens juridiques qui lui permettraient d’inculper à nouveau Pınar Selek.
Après avoir été emprisonnée et torturée, Pınar Selek subit depuis treize ans une torture psychologique. Le procureur Saraç a tenté de la décourager et de la couper du soutien de l’opinion publique.
En Turquie, la procédure de cassation d’un jugement est chose courante et c’est une arme politique du pouvoir. A l’encontre de Pınar Selek, elle a été déjà employée deux fois lors des précédents acquittements.
Au regard du droit, Pınar Selek est acquittée, mais la menace pèse toujours sur elle et rien n’est réglé.
C’est pourquoi, plus que jamais, la mobilisation doit continuer.
Nous sommes vigilants, particulièrement à l’approche de la date du 28 septembre.
Pınar Selek n’est pas seule ! Nous exigeons pour elle un acquittement irrévocable !
Le Comité de solidarité avec Pınar Selek en France