Logo de Turquie Européenne
Accueil > Articles > Articles 2007 > Soirée littéraire turco-arménienne

Soirée littéraire turco-arménienne

mercredi 6 décembre 2006, par Arife Çolakoğlu

Vendredi 24 Novembre, l’association ELELE a organisé une magnifique soirée littéraire, intitulée “Mémoires de grands-mères”.

- Par Arife Corakoğlu, vice-présidente de Turquie Européenne.

Madame Fethiye Cetin en était la star, une femme remarquable qui a fait de la prison pendant trois ans en Turquie après le coup d’Etat de 1980. Elle est avocate et très impliquée dans la défense des droits de l’homme et des minorités en Turquie.

C’est seulement à 21 ans qu’elle a découvert ses origines arméniennes, sujet dont on ne parlait pas dans sa famille. Son essai « Le livre de ma grand-mère »(L’Aube, 2006) évoque les souffrances des Arméniens et aussi celles des Turcs dans l’Empire Ottoman agonisant pendant la première guerre mondiale. Madame Fethiye Cetin a rappelé que les souffrances subies par les Arméniens en 1915 n’avaient jamais été reconnues par les Turcs qui leur ont même répondu que c’étaient eux qui les auraient massacré à cette époque.
Elle a teinté son intervention d’une touche d’humour qui ne semblait pas toujours plaire à certains.

Les deux autres invités étaient madame Esther Heboyan (Les passagers d’Istanbul, Parenthèses, 2006) et monsieur Louis Carzou (La huitième colline, Liana Levy, 2006), tous deux Français d’origine arménienne. Madame Heboyan est professeur de littérature américaine. Elle est née à Istanbul. Sa famille a quitté la Turquie pour la France où vivaient des parents lointains. Monsieur Carzou est journaliste à LCI. C’est son grand-père qui avait trouvé refuge en France en 1924. A travers leurs écrits c’est aussi la mémoire de grand-mères qui est rapportée, avec des passages drôles, tristes et surtout des passages très subtils où on lit entre les lignes que les auteurs souhaitent que l’Etat Turc reconnaisse le génocide arménien. Monsieur Carzou est d’avis qu’il ne s’agit pas du devoir du peuple, mais celui de l’Etat turc. Les deux écrivaines ont insisté quant à elles sur le fait que leurs écrits sont destinés aux Turcs comme aux Arméniens afin de pouvoir vivre en paix ensemble ! Ce sont les femmes qui ont exprimé un désir de dialogue et de réconciliation. Ce n’est pas étonnant !

Cette conférence était passionnante. Il y avait foule à y assister ce soir-là dans les locaux de Elele. Toutefois l’auditoire était surtout composé d’intellectuels, et ce sont toujours les mêmes qu’on y croise. Alors juste une petite remarque. Ce public rassemblait les personnes parmi les mieux informées de la communauté turque de France. Je pense qu’il faudrait surtout essayer de sensibiliser les jeunes, turcs comme arméniens. Ils n’étaient qu’une poignée ce soir-là C’est dommage car une intervenante comme Madame Fethiye Cetin, modèle d’expérience et de sagesse saurait sûrement les interpeller.

Télécharger au format PDFTélécharger le texte de l'article au format PDF

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0