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Les climats - Iklimler de Nuri Bilge Ceylan

mercredi 24 janvier 2007, par Mylène Griess

Affiche du film Les ClimatsGros plan sur le visage d’une femme brune au visage de madone. C’est l’été, la chaleur est palpable.
Bahar est immobile puis frémit, elle se met enfin à pleurer.
Elle contemple son mari là-bas, Isa, en train de photographier des ruines.

Peu après, nous assistons à la déliquescence du couple en question : une dispute alors qu’ils sont invités à diner chez des amis, un trajet en voiture, elle conduit, lui dort, ils parlent comme deux étrangers. Sur la plage, Bahar rêve que son mari lui susurre « seni seviyorum » avant que le songe ne se change en cauchemar lorsqu’il entreprend de la recouvrir de sable des pieds jusqu’à la tête, pour l’étouffer.

Après leur décision de séparation, une décision qu’elle semble elle aussi approuver comme à regret, nous suivons Isa (prononcer « Issa ») à Istanbul. C’est maintenant l’Automne.

En fin de partie, nous irons dans l’Est de la Turquie, sous la neige (impossible alors de ne pas penser au roman éponyme de Pamuk) Isa rejoint Bahar sur le lieu de son tournage télévisuel. Pour se retrouver ? Rien n’est moins sûr.

Ce qui est admirable, c’est à la fois montrer et ne pas montrer, montrer et ne jamais interpréter. Sur la psychologie des personnages, que chacun est libre d’imaginer comme il le souhaite. J’ai l’impression qu’Isa est un lâche qui ne sait jamais ce qu’il veut et qui ne répond jamais aux attentes de Bahar mais peut-être un homme n’aurait-il pas la même impression.

Un film d’une sensualité inouïe grâce au travail sur l’image et le son. Je n’avais pas bien compris la nécessité de la haute définition avant de réaliser son intérêt à travers ce film : la qualité de l’image ici provoque des émotions pures comme le gros plan de Bahar sur la plage, couverte de sueur. Le son rend compte de la texture des choses, inoubliable cette main qui caresse les cheveux et cette impression qu’il n’y a plus de distance entre nous et l’écran.

Nuri Bilge Ceylan est considéré comme un grand du cinéma contemporain par toute la presse française. C’est totalement justifié.

Mylène Griess

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