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La droite allemande se divise sur les questions d’intégration

mardi 12 février 2008, par Cécile Calla

Le résultat des élections en Hesse, où l’Union chrétienne-démocrate (CDU) a essuyé de lourdes pertes, le 27 janvier, a relancé le débat sur l’orientation du parti de la chancelière allemande Angela Merkel. Plusieurs dirigeants ont pris leurs distances, jeudi 31 janvier, avec le ministre-président de Hesse, Roland Koch (CDU), à l’origine d’une campagne électorale controversée sur la délinquance des jeunes issus de l’immigration.

Dix-sept personnalités de la CDU ont critiqué cette stratégie dans une lettre publiée dans l’hebdomadaire Die Zeit : « La politique d’intégration est tellement fondamentale pour l’avenir de notre pays qu’on ne peut pas la dégrader au rang d’un sujet de campagne électorale », écrivent-ils. Parmi les signataires, le maire de Hambourg, Ole von Beust (CDU), qui affronte le verdict des urnes le 24 février, ou Ruprecht Polenz (CDU), président de la commission parlementaire des affaires étrangères.

En plus de cette lettre, qui en a surpris plus d’un au sein de la CDU, plusieurs chrétiens-démocrates s’en sont pris directement à M. Koch. « Une exagération comme dans la campagne électorale en Hesse ne sert pas l’intégration », a dénoncé la secrétaire d’État chargée de l’intégration, Maria Böhmer, après une rencontre avec les représentants des fédérations d’immigrés, mercredi 30 janvier. « Koch a fait des erreurs », a renchéri Jörg Schönbohm, ministre de l’intérieur dans le Brandebourg.

Pour éviter de donner l’image d’une CDU divisée, la chancelière Angela Merkel est intervenue pour défendre le ministre-président de Hesse. « Roland Koch avait dans sa campagne le plein soutien de la CDU et le mien en tant que présidente [du parti] », a-t-elle déclaré dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), vendredi 1er février. Sur le fond, les critiques à l’encontre du ministre-président ne sont pas pour lui déplaire. Mais elle doit composer avec les cercles conservateurs du parti dont M. Koch est un représentant.

Scrutin décisif

Le ministre-président commence à reconnaître ses erreurs : « Qu’une partie des électeurs qui penchent pour l’union chrétienne aient été irrités, parce qu’ils croyaient qu’un thème n’a été utilisé qu’à des fins électorales, m’a été personnellement préjudiciable ainsi qu’à la CDU », a-t-il déclaré le 3 février dans la FAZ.

Les derniers sondages devraient continuer à alimenter ces débats. Selon une enquête publiée, samedi 2 février, par l’institut Forsa, la CDU ne recueille plus que 35 % des intentions de vote, soit son plus bas niveau depuis mars 2007. De même, Mme Merkel n’obtient plus que 49 % d’opinions positives, quatre points de moins que la semaine précédente.

Dans ce contexte, le scrutin de Hambourg sera décisif pour l’orientation de la CDU en vue des élections législatives de 2009. « Hambourg doit montrer comment un autre style de campagne électorale agit », confirme Karl-Theodor zu Guttenberg, député CSU (chrétiens-démocrates bavarois).

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Sources

Source : « Le Monde », 5 février 2008.

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