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L’âge d’or du cinéma turc

lundi 24 juillet 2006, par Olkan Özyurt, Sebahat Erol

© Turquie Européenne pour la traduction

© Radikal, le 01/07/2006

Le « jeune cinéma turc » se prépare à une rentrée riche en nouveautés. Il existe en ce moment 23 films turcs soit déjà achevés, soit dont le tournage est en cours, soit encore en état de projet. A l’exception de deux de ces films, tous les autres sont signés par de jeunes réalisateurs.

ISTANBUL ’ « Il y a une évolution, si on en profite bien, le cinéma turc ira mieux et arrivera même à faire parler de lui fréquemment sur le plan international, » avait affirmé des années auparavant Atif Yilmaz. Les prévisions du maître sont en train de se réaliser. Le cinéma turc va mieux aujourd’hui. Depuis quelques années, ce sont les films turcs qui remplissent les salles en Turquie et nous recevons souvent des nouvelles concernant le succès du cinéma turc en Occident. Dans les cinq dernières années (à l’exception de la crise de l’année 2001), la production cinématographique a été en constante augmentation. En 2005, nous avons vu 27 films turcs (nombre le plus élevé de ces 10 dernières années). En 2006, les huit films turcs qui sont déjà sortis ont permis d’accueillir dans les salles plus de 10 millions de spectateurs.

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- Légende de la photo : Le film Les Climats, dans lequel jouent Ebru Ceylan et Nuri Bilge Ceylan, a reçu le prix FIPRESCI à Cannes.

Cette année encore, l’évolution va se poursuivre. Sans attendre l’été, dès le mois de mai, les plateaux de tournage ont été montés. Chacun sort ses projets. Même pendant que vous lisez cet écrit, partout dans le pays, des scénarios sont en train d’être écrits, des films en train d’être tournés. Certes, comme souvent, une partie des projets ne restera qu’à l’état de projet cette année. Mais le nombre de films qui aboutiront est non négligeable. En incluant les films en état de projet, on peut compter cette année plus de 30 films. Parmi ces films, 23 sont déjà tournés ou vont être tournés de façon sûre. On peut donc prévoir la sortie de 23 films pour l’année à venir. La particularité de la saison prochaine est le « jeune cinéma ». Parmi les réalisateurs confirmés, seul Zeki Ökten sera en tournage. Il y aura aussi, avec son film Retour à la maison, Ömer Uğur, devenu réalisateur à partir des années 80. Les autres sont tous issus du jeune cinéma turc. Les réalisateurs avec lesquels nous ferons connaissance sont : Murat Şeker, Özer Kızıltan, Ayhan Sonyürek, Tan Tolga Demirci, Onur Ünlü, Ali Taner Baltacı, Sırrı Süreyya Önder, Muharrem Gülmez, Egemen Ertürk, Murat Derman, Bozkurt Palanduz. Enumérer les noms des comédiens serait trop long ici. Bref, notre cinéma rajeunit et prend de l’importance.

Prochainement sur les écrans

- Les Climats (Iklimler)
Le film Les Climats de Nuri Bilge Ceylan, qui a été sélectionné pour le Festival de Cannes, sera projeté en Turquie pour la première fois au Festival du Film d’Antalya avant de sortir dans les salles. Dans son quatrième film, Ceylan s’intéresse aux relations humaines et raconte comment ses personnages Isa et Bahar courent après un bonheur qui ne leur appartient plus dans les « climats » de leurs humeurs changeantes. Interprétation : Nuri Bilge Ceylan, Ebru Ceylan, Mehmet Eryılmaz, Arif Aşçı, Can Özbatur, Ufuk Bayraktar et Feridun Koç.

- Piété (Takva)
Les Jeunes Cinéastes qui se sont séparés de Serdar Akar vont sortir de leur long silence avec le film Piété. Ce film, dont le scénario a été écrit par Önder Çakar et dont la mise en scène revient à Özer Kızıltan, raconte la transformation que vit Muharrem, homme pieux et renfermé, quand il entre dans un ordre religieux. Il ne serait pas étonnant que ce film, dans lequel jouent Erkan Can, Meral Ülgen, Erman Saban, Settar Tanrıöğen, Murat Cemcir, soit sélectionné pour le Festival du Film de Venise ! Mais en Turquie, la première ne se fera qu’au Festival d’Antalya.

- Le Destin (Kader)
Ce film Zeki Demirkubuz dont le tournage a été terminé l’année dernière sortira à la prochaine saison cinématographique et sera interprété par Vildan Ataveser, Ufuk Bayraktar, Ozan Bilen, Settar Tanrıöğen, Mustafa Uzun Yılmaz, Erkan Can. Demirkubuz raconte dans ce film l’amour quasi-légendaire de Bekir et Uğur, personnages principaux du film L’Innocence (Masumiyet).

- En attendant le Paradis (Cenneti beklerken)
Dans son nouveau film En attendant le Paradis, qui se déroule sous l’Empire Ottoman, Derviş Zaim raconte l’histoire d’un chemin et d’un amour qui commencent à Istanbul et qui continuent jusqu’en Anatolie. Zaim, qui s’est inspiré de nombreux événements et personnages historiques de différentes époques se pose des questions du genre : « Quel regard un Ottoman citadin ayant fait des études aurait-il porté sur le monde ? Ce regard peut-il apporter quelque chose à nos contemporains sur le plan esthétique ou idéologique et leur donner des recettes pour mener une vie plus agréable ? » Vous découvrirez au Festival d’Antalya ce film dont les interprètes sont Serhat Tutumluer, Ahmet Mümtaz Taylan, Melisa Sözen, Mehmet Ali Nuroğlu et Nihat İleri.

- Gomeda
Tan Tolga Demirci, connu pour ses courts-métrages, fera partie, avec ce premier long-métrage, des réalisateurs que nous découvrirons cette année. Dans ce film, qui tire son nom de la vallée de Gomeda en Cappadoce, Demirci raconte, avec un style qui lui est propre, comment les vacances de cinq jeunes en Cappadoce tournent au cauchemar. Ce film, qui sortira en novembre, est interprété par Feride Çetin, Halim Ercan, Bulut Köpük, Bahar Yanılmaz et Serkan Altunorak mais nous le décrouvrirons auparavant à Antalya.

- Le Fils du sauveur du monde (Dünyayı Kurtaran Adam’ın oğlu)
Le Sauveur du monde, cette véritable légende turque, fait son retour sur les écrans. Ce film, mis en scène par Kartal Tibet, est porté par une interprétation époustouflante : Cüneyt Arkın, Mehmet Ali Erbil, Deniz Seki, Pascal Nouma, Burcu Kara, Günay Karacaoğlu, İsmail İncekara, Ayşen Gruda, Ali Erkazan, Sinem Kobal, Yavuz Şeçkin, Veysel Diker, Burak Hakkı, Alp Kırşan et Haldun Boysan. Le héros du premier film, Cüneyt Arkın, confie cette fois la mission à ses fils et l’aventure commence ainsi. Les détails en octobre dans les salles...

- Le Prestidigitateur (Hokkabaz)
Cem Yılmaz et Mazhar Alanson se retrouvent ici après le film culte Tout ira très bien (Herşey Çok Güzel Olacak). Cem Yılmaz, qui a écrit le scénario du film, l’a également mis en scène avec Ali Taner Baltacı. Ce film, qui va concourir pour l’Orange d’Or au Festival d’Antalya, est interprété par Yılmaz et Alanson, bien sûr, mais aussi par Özlem Tekin, Tuna Orhan, Tuncer Salman, Ayşe Abana, Bahtiyar Engin, Bahri Beyat et Caner Alkaya. Il nous raconte le voyage du magicien Iskender, de son père Sait et de son aide Maradona, voyage qui commence avec leur décision de partir en tournée. Le tournage a été bouclé la semaine dernière et la sortie est prévue pour octobre 2006.

- Deux super films d’un coup (Iki süper film birden)
Encore un premier film. Le compositeur Murat Şeker, à travers l’histoire d’un jeune réalisateur qui essaie de tourner un film, cherche à dire avec humour à la jeunesse d’aujourd’hui : « Secouez-vous et agissez ! ». Şeker a terminé le tournage de ce film dans lequel jouent Tim Seyfi, Uğur Polat et Beste Bereket. Le film sortira le 29 septembre. C’est un des grands favoris du Festival d’Antalya.

- Retour à la maison (Eve Dönüş)
C’est finalement sous le titre de Retour à la maison qu’Ömer Uğur tourne son scénario L’Interrogatoire (Sorguda), qui a reçu un prix international. Uğur y montre les effets négatifs du coup d’Etat militaire du 12 septembre sur la population en mettant en scène un couple apolitique. Ce film, interprété par Sibel Kekilli et Mehmet Ali Alabora, même s’il suscite la critique avec ses scènes de torture, ouvrira à coup sûr le débat sur les événements du 12 septembre ! Nous le découvrirons encore un jour de septembre !

En cours de tournage

- En Boîte (Barda)
Dans ce film dont le tournage se poursuit, Serdar Akar aborde avec violence le thème de la « violence gratuite » qui prend de l’ampleur ces dernières années. Ce film, interprété par Nejat İşler, Serdar Orçin, Doğu Alpan, Melis Birkan, Burak Altay, Meltem Parlak, Nergis Öztürk, Salih Bademci, Şamil Kafkas, Sezen Aray, Erdal Beşikçioğlu, Hakan Boyav, İsmail İncekara, Şebnem Köstem et Eray Özbal, sera projeté en décembre et provoquera sans aucun doute le débat.

- Le Chemin de la maison (Eve giden yol)
Semir Aslanyürek, qui n’avait pas tourné depuis longtemps, revient derrière la caméra avec un autre film historique. Aslanyürek, qui va mettre en scène les événements vécus à Antioche (Hatay) pendant la Première Guerre Mondiale, commence son tournage après quelques atermoiements. Dans ce film qui va être tourné à Istanbul, à Hatay et en Syrie, Erdal Beşikçioğlu, Metin Akpınar, Emre Altuğ et Melisa Sözen joueront les rôles principaux.

- Le Concours (Sınav)
Après G.O.R.A., on attendait Ömer Faruk Sorak avec l’histoire de Dumlupınar. Mais lui préfère montrer les concours d’entrée à l’université, sujet de souffrance de tout jeune Turc. Dans ce film interprété par İsmail Hacıoğlu, Yağmur Atacan, Rüya Önal, Caner Özyurtlu, Volkan Demirok, Hümeyra, Altan Erkekli, Güven Kıraç, Zafer Algöz, Ayda Aksel, Ali Sürmeli, joue également Jean-Claude Van Damme. Le film sera sur les écrans le 20 octobre.

- Les Ombres (Gölgeler)
Un film d’Ankara. Murat Derman, dans ce premier long-métrage, met en scène sept histoires d’amour se déroulant à Ankara à des périodes différentes. Derman a déjà achevé une bonne partie du tournage. La sortie du film est prévue pour le 3 novembre. Interprétation : Selim Başeğmez, Sema Atalay, Zivel Açıl Armağan, Esra Uğur.

- Visages cachés (Saklı Yüzler )
Handan İpekçi, après son film « Un grand homme, un petit amour », s’apprête à faire son retour avec Visages cachés, qui a pour thème les crimes d’honneur. Ce film est interprété par Şenay Aydın, İştar Gökseven, Berk Hakman, Cem Bender, Füsun Demirel, Dilan Erçetin et Aslı Öngören et le tournage des scènes qui se déroulent en Allemagne et à Iznik est bouclé. Il sera sur les écrans à la prochaine saison sans empêchement de dernière minute.

Bientôt en tournage

- Le Flic (Polis)
Le scénariste Onur Ünlü sera l’un des premiers réalisateurs de cette saison. Ce film, dont l’interprétation est assurée par Haluk Bilginer, Özgü Namal, Ragıp Savaş, Sermiyan Midyat, Settar Tanrıöğen et Kaan Çakır, raconte les aventures de Musa Rami, policier devenu le cauchemar de la mafia, qui, atteint d’un cancer, n’a plus que deux mois à vivre. Ünlü commence le tournage en juillet et la sortie est prévue pour début 2007.

- La Femme de ma vie (Hayatımın Kadını)
Uğur Yücel, qui a montré ses talents de réalisateur avec son film Pile ou Face (Yazı Tura), va raconter une histoire d’amour dans La Femme de ma vie. Yücel commence le tournage mi-juillet. Dans ce film qu’il a écrit et qu’il va réaliser, Yücel joue également le rôle principal.

- La Tempête (Fırtına)
Kazım Öz, qui s’était illustré avec son premier film La Photo (Fotoğraf), se remet au travail, après son documentaire Dûr / Uzak, avec une nouvelle fiction. Le tournage de ce film commence en juillet. C’est le récit des jours mouvementés qui commencent avec les réclamations des étudiants qui, dans les années 90, demandent des universités plus démocratiques. Même si les rôles principaux ne sont pas encore distribués, on sait que Feride Çetin, Ali Sürmeli et Mizgin Kapazan joueront dans ce film. Sortie prévue pour 2007.

- L’Internationale (Enternasyonel)
Deuxième œuvre de la saison sur le coup d’Etat du 12 septembre, ce film, dont la production sera assurée par BKM Film, sera réalisé par Muharrem Gülmez, l’assistant réalisateur de Sırrı Süreyya Önder et Yılmaz Erdoğan, qui a également écrit le scénario. Interprétation : Özgü Namal, Cezmi Baskın, Nazmi Kırık, Meral Okay, Dilber Ay, Bahri Beyat et Umut Kurt. Le tournage de ce film commencera la semaine prochaine à Adana. L’histoire se déroule en 1982 et Gülmez raconte les efforts des habitants d’une bourgade qui essaient de s’adapter aux conditions du régime militaire et d’un orchestre qui essaie de survivre.

- Le Ballon à clochettes (Çıngıraklı Top)
Egemen Ertürk, un des nouveaux réalisateurs de cette saison, va montrer dans ce film la lutte d’une équipe de football de malvoyants pour participer aux Jeux Olympiques d’Athènes. Le tournage est prévu pour mi-juillet. Interprétation : Uğur Polat, Erkan Can, Zafer Algöz, Başak Köklükaya, Erdal Tosun.

- Le vieux Yeşilçam (Eski Yeşilçam)
Ayhan Sonyürek, un des scénaristes de Blessure par balle (Kurşun Yarası), va aussi faire partie des nouveaux réalisateurs de cette année. Dans les années 70, le réalisateur Aziz, qui travaille à Yeşilçam*, indigné par le fait que l’actrice dont il est amoureux joue dans des films pornographiques, quitte Istanbul. De retour à Istanbul trente ans plus tard et sur le point de régler ses comptes, Aziz doit aussi s’adapter aux nouvelles conditions du secteur cinématographique. L’interprétation de ce film, dont la production sera assurée par Akademi Prodüksiyon, n’est pas encore déterminée mais Sonyürek pense commencer le tournage en août.

*Rue d’Istanbul, dans le quartier de Beyoğlu, où étaient installées les maisons de production avant 1980.

- Les amours apparents d’Istanbul (Zahir İstanbul Aşkları)
Bozkurt Palanduz, qui vit depuis des années aux Etats-Unis et que nous connaissons grâce à son documentaire « Un peuple, une croyance, une légende », projette de nous raconter dans une trilogie une version moderne des Mille et une Nuits. Le lien principal des trois films sera Istanbul et le titre du premier volet Les amours apparents d’Istanbul. Mustafa Uzun Yılmaz et Nilüfer Alptekin vont jouer dans ce film dont le tournage commencera le 1er septembre. Okan Bayülgen va aussi très probablement avoir un rôle dans ce film. Mais la grande surprise de cette œuvre sera Christopher Doyle avec lequel Bozkurt a eu un accord de principe. A voir en 2007.

- L’œuf (Yumurta)
Après son film La Chute de l’ange (Meleğin Düşüşü) plusieurs fois récompensé, Semih Kaplanoğlu s’est lancé dans une trilogie intitulée Le miel - Le lait - L’œuf. Récemment, Kaplanoğlu a réussi à obtenir une aide de 50 000 euros pour cette trilogie par le World Cinema Fund dépendant du Festival de Berlin et va commencer le tournage en octobre. Les interprètes de ce film ne sont pas encore déterminés.

- Propriété (Mülk)
Ulaş İnaç, qui a laissé sa marque l’an dernier au Festival d’Antalya avec son film Dérivé (Türev), se penche encore sur les relations humaines à notre époque avec son nouveau film. Mais cette fois-ci, il traite le thème sur un plan psychologique. Inaç va tourner en numérique ce film qu’il commencera dans les prochains jours.

Et en état de projet

- Çağan Irmak travaille sur son film d’horreur Le Messager (Ulak). Abdullah Oğuz, lui, a pour projet un film qui sera intitulé Le Bonheur (Mutluluk). Biket İlhan pense réaliser son projet de film Le Géant aux yeux bleus (Mavi Gözlü Dev) en automne. Faruk Aksoy se prépare à revenir avec un film intitulé L’Orkestra. Quant à Zeki Ökten, il va tourner Les Chinois arrivent (Çinliler Geliyor). Mustafa Şevki Doğan va réaliser un film intitulé Le dernier Ottoman (Son Osmanlı). Ela Alyamaç, elle, travaille sur La Poudre magique (Peri Tozu). Et bien sûr, cette année encore, nous découvrirons un nouvel épisode de la terrible classe Hababam Sınıfı de Ferdi Egilmez.

© Traduction pour Turquie Européenne : Sebahat Erol


- Article original

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