Le ministre allemand des Affaires étrangères estime qu’un « abandon » du projet des négociations d’adhésion à l’UE avec la Turquie « entraînerait un risque considérable ».
S’adressant à des journalistes en marge d’une visite de deux jours aux Etats-Unis, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, s’est dit mardi 7 juin en faveur de l’ouverture, le 3 octobre comme prévu, des négociations d’adhésion à l’Union européenne avec la Turquie.
Le chef de la diplomatie allemande a estimé qu’un « abandon » de ce projet d’entamer des négociations avec Ankara « allait entraîner un risque considérable ».
La victoire du « non » lors des référendums en France et aux Pays-Bas sur la Constitution européenne empêche selon certains responsables européens tout nouvel élargissement de l’Union européenne.
Prenant en compte les oppositions à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, Joschka Fischer a souligné qu’il faudrait de toute façon décider à la fin des négociations d’adhésion si l’on admettait ou non ce pays en tant que membre à part entière au sein de l’UE.
Une telle décision ne serait cependant à prendre « au plus tôt que dans 15 ans », a-t-il souligné.
« Perte d’attractivité »
Interrogé sur la crise ouverte au sein des 25 de l’UE après le rejet de la Constitution par deux pays fondateurs de l’Europe, Joschka Fischer a décelé une grande inquiétude du côté américain sur une possible « perte d’attractivité » de l’Europe.
Cette attractivité crée de la stabilité dans les Balkans et la Turquie par exemple, a-t-il rappelé entre deux entretiens avec des responsables américains dans la capitale des Etats-Unis.
Les Européens ne « peuvent se permettre de se soustraire à leurs engagements sur la scène mondiale », a-t-il ajouté, en indiquant l’importance de « la perspective de l’ancrage européen » pour des pays comme la Bulgarie, la Roumanie ou encore le Kosovo.
Joschka Fischer, interrogé sur les relations germano-américaines, a estimé qu’elles étaient « toujours bonnes ».
Mercredi, Joschka Fischer devait être reçu par son homologue américaine Condoleezza Rice ainsi que le prédécesseur de cette dernière au département d’Etat, Colin Powell.