Mises en espace : Barbara HUTT
« Pas moi » / Samuel BECKETT (20 mn)
Avec : Mine CERCI (Traduction : Mine Cerci, avec la collaboration de Gunfet Guisset)
Projection (Pièce télévisuelle)
« Quad I et II » / Samuel BECKETT (15 mn)
Réalisation : Samuel BECKETT
« Solo » / Samuel BECKETT (20 mn) - extrait
Avec : Sukru MUNOGLU
Confirmation souhaitée Mail : paris.beckett06@wanadoo.fr
ou Tél : 06 26 17 90 72
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Dans le théâtre de Beckett, il n’y a pas de réponses données aux questions posées, pas de messages d’espoir, mais un mode d’emploi clair : du courage et du rire – et surtout,continuer, pas à pas.
Toute l’œuvre de Samuel Beckett – et ses très courtes pièces en sont un magnifique témoignage – vise à créer un univers à part, comme pour s’y retirer quand on est fatigué afin de fuir le chaos. Dans un entretien de 1977, Beckett déclarait : « On doit se faire son propre monde afin de satisfaire son désir de savoir, de comprendre, son désir d’ordre.
C’est là, pour moi, que réside la valeur du théâtre. On fabrique un petit monde avec ses propres lois, on règle le jeu comme sur un échiquier. »
Dans « Pas moi »(Not I), 1972, pièce courte, Beckett explore jusqu’à leur réduction extrême les possibilités de la forme théâtrale. Il joue avec les possibles de la parole et du jeu pour les ramener à l’épure.
Il démembre, en quelque sorte, le corps de la représentation théâtrale dont il sépare les éléments.
Dans Pas moi, la parole a cessé de se nouer à des gestes, de s’appuyer sur des objets et des mouvements. Il ne reste plus que la voix, sortie d’une bouche occupant toute la scène, et qui s’agrippe à son histoire. Le théâtre est alors minimal, réduit au travail de la bouche qui profère. Dans les courtes pièces, les « figures » ne se livrent plus qu’aux jeux spasmodiques d’une mémoire désoeuvrée. Le théâtre se joue dans la montée du dire, dans une respiration des mots qui, à la limite extrême, se confond avec la musique du souffle.
Exercice de haut vol que celui de l’interprète beckettien. La partition est serrée, exigeante, le comédien rejoint le musicien. Beckett est beaucoup moins préoccupé d’un discours métaphysique que d’une physique de la scène. N’a-t-il pas dit : « Le mot clé de mes pièces est : peut-être »
***Samuel Beckett
Il est né en 1906 à Dublin, dans une famille de la bourgeoisie protestante. Pensionnaire à la Portora Royal School, il reçoit une éducation rude, où il développe un grand intérêt pour l’étude du français, le rugby et le cricket. Lecteur d’anglais à l’École Normale Supérieur de Paris, il fait, en 1928, la connaissance de James Joyce…
A partir de 1929, il vit entre Londres, Dublin et Paris, publiant avec difficulté ses premiers poèmes et essais. Son roman, Murphy, est édité sans vrai succès en 1938, à Londres.
Au début de la guerre, Beckett est à Paris, où il sert de « boîte à lettres » à un groupe de la Résistance. Recherché par la Gestapo, il se réfugie, en 1942, dans le Vaucluse.
Les années qui suivent la Libération sont une période d’intense création pour Beckett :
Mercier et Camier, Premier amour, 1946 ; Malone meurt, En attendant Godot, 1948 ; L’Innommable, Textes pour rien, 1950.
Fin de partie est créée en français, à Londres, 1957, suivie de La Dernière Bande, 1958, Oh les beaux jours, 1963.
Prix Nobel de littérature en 1969, Beckett meurt en 1989 dans une modeste maison de retraite parisienne.