Lundi 9 novembre 2009, le monde fête la chute d’un mur tombé il y a 20 ans, notre président y était, d’ailleurs, sans doute prévenu par l’excellent Paco Rabanne !
La même semaine, le même Sarkozy lance un débat sur l’identité nationale dans les préfectures qui organisent les expulsions d’étrangers sans papiers... Juste histoire de donner le ton.
Il s’agit de constituer une liste des caractéristiques communes aux Français, car, bien sûr, il existe entre eux, un ensemble de traits communs immuables « depuis la Guerre de Cent Ans » (sic).
Alors voyons commençons par l’essentiel : le Français, le vrai, aime le pinard, le camembert la cochonnaille (les autres, sans doute faudra-t-il qu’ils s’y mettent ?). Ensuite, c’est bien connu, le Français est universaliste, il exporte les Droits de l’Homme et la Liberté ; nos colonies nous en remercient chaleureusement et les Birmans ne s’en remettent toujours pas !
A l’heure où la Turquie se débat pour se défaire d’un nationalisme qui la freine dans son processus d’adhésion, le président de la République française ranime la flamme de la « Franchouillerie ». Car chercher ce qu’est un Français, c’est surtout déterminer celui qui ne l’est pas, celui qui n’est pas digne de l’être. C’est bâtir un nouveau mur entre nous et les Autres.
Nous bâtissons l’Europe, nos enfants suivent les programmes Socrates, Erasmus, Comenius, Leonardo, ils sont européens, ils dialoguent avec le monde entier. Mais il est urgent pour nos dirigeants de leur rappeler ce qui les fait différer de ces Étrangers qui ne rêvent que d’abreuver nos sillons de leur sang impur et d’égorger nos fils et nos compagnes ! Que peut-on attendre d’autre d’un individu dont l’idéal européen est celui de « Napoléon et des Croisades » !
Don Sarközy de Nagy-Bocsa flanqué de son inséparable Sancho Besson enfourche à nouveau la Rossinante de la démagogie préélectorale et s’en va pourfendre les moulins de l’antifrance. Arriva ! Superdupont est de retour !
Ah ! nostalgie de « Nos ancêtres les Gaulois » et de nos chères « petites têtes blondes », quand tu nous tiens !
Je conseille à M. Sarkozy de proposer d’urgence un statut de « partenaire privilégié » à tous ceux qui ne cadreront pas avec sa définition de l’« Identité Nationale » et qu’il ne pourra renvoyer chez eux dans des charters co-affretés par ses homologues bâtisseurs de murs de la Pensée.
Ah ! avant de poser la plume, un dernier petit conseil de lecture à notre agité national. Quelqu’un pourrait-il lui lire - Carla, s’il vous plaît ? - lors d’un vol en avion - car il n’a surement pas le temps de le faire lui-même - « Les identités meurtrières » et « Les Croisades vues par les Arabes » d’un écrivain à l’Identité incertaine, le prix Goncourt Amin Maalouf. Avant, bien sûr, que l’autre Eric, le Raoult, lui rappelle, à lui aussi, de respecter son devoir de réserve...