L’alliance franco-ottomane. Un paradoxe durable
lundi 30 novembre 2009 à 13h00
La conclusion, dans la première moitié du XVIe siècle, d’une alliance étroite entre François Ier et Soliman le Magnifique fut un extraordinaire coup d’éclat diplomatique, dans la mesure où le “roi très-chrétien “ tournait le dos à ce qu’avait été la politique de tous ses prédécesseurs et transgressait, discrètement puis ouvertement, un tabou en faisant ainsi cause commune avec l’Infidèle. Le retentissement fut considérable en France même et à l’extérieur où les adversaires de la France ne manquèrent pas d’exploiter le scandale. Les faits sont connus, mais il n’est pas inutile de revenir sur les intentions véritables et les comportements effectifs de chacune des deux parties. L’attitude du côté turc, notamment, mérite d’être éclairée car elle a été moins explorée par les historiens du passé. Il importe également de faire le point sur certains mythes durables comme celui des trop fameuses “capitulations de 1535”. Par ailleurs, le rapprochement ainsi entamé sous la Renaissance se poursuivra dans les siècles suivants, bien qu’avec des hauts et des bas. Sans être exclusive en Europe, la relation franco-ottomane survivra et conservera un caractère particulier à travers les âges. On n’a pas assez souligné cependant qu’elle change profondément de nature avec l’évolution du contexte international. La part respective des intérêts politiques et des intérêts commerciaux se modifie, tandis que les intérêts politiques eux-mêmes changent quand, de puissant appui potentiel, l’Empire ottoman affaibli devient, au contraire, un partenaire à protéger contre les appétits de ses redoutables adversaires.
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