Cette première édition de la Vakko Odyssée Cannes - Istanbul 2006 réunit un plateau international de 46 navigateurs et navigatrices. Et parmi ces 23 tandems, deux associent deux marins turcs et deux autres réunissent un français et un turc. Rencontre avec ces régatiers venus de l’Est de la Méditerranée pour régater avec les spécialistes de la course au large en équipage réduit.
Les quatre équipages turcs ou franco-turcs sont Cezmi Cankar et Kakis Selim sur « Barbarossa », Egemen Duzgoren et Ahmet Kulacoglu sur « Dedeman Hotels Resorts Inter », Orhan Gorbon et Rodolphe Jacq sur « Sabah » et enfin Lionel Péan et Arif Gurdenli sur « Milliyet ».
Ce dernier, se préparait justement pour prendre part à un des deux circuits de course au large en solitaire français : le circuit Mini 6,50 ou le circuit Figaro-Bénéteau. Après deux participations aux Jeux Olympiques et différentes expériences en course au large, le Finniste turc se sentait armé pour venir se frotter aux tricolores. C’est alors que le sponsor de Lionel Péan l’a contacté pour participer à Vakko Odyssée Cannes - Istanbul 2006. Une opportunité que le régatier n’a pas refusé. Et sur cette course, Arif Gurdenli compte bien se faire remarquer pour décrocher un budget et venir en France l’an prochain. « En Turquie, personne ne navigue en solitaire. Et s’il y a quelqu’un qui peut le faire, c’est moi ! Cette course en double est une chance pour moi. L’an prochain j’espère pouvoir acheter un bateau et venir m’entraîner à La Grande Motte en France _ (ndr : Centre d’entraînement à la course au large en solitaire où se préparent Kito de Pavant, Laurent Pellecuer ou Pietro D’Ali) et participer au circuit ! » Pour la course, lui qui a coaché l’équipe de Chine de Finn à La Rochelle va disposer d’un coach de luxe en la personne de Lionel Péan, spécialiste du Figaro-Bénéteau et vainqueur du Tour du monde en équipage en 1985.
Autre régatier turc associé à un français, Orhan Gorbon dispose d’une grosse expérience en course au large en équipage. S’il surveille le circuit depuis que le nouveau monotype a été lancé, ce sera sa première course en Figaro-Bénéteau. Lui aussi aimerait bien participer à quelques épreuves du circuit, en solitaire et en Méditerranée. Pour cela, il s’entraîne déjà régulièrement à Istanbul à la barre de son Half-Tonner, un voilier de taille légèrement inférieure au monotype de la course. « Pourquoi pas la Solo Méditerranée l’an prochain ? » s’interroge Orhan. Peut-être qu’il aura la réponse en discutant avec Rodolphe Jacq. Le français qui a remporté la transatlantique en double en 2002 sera de bon conseil et motivé pour remplir au mieux les objectifs d’Orhan sur cette course... « Mes objectifs sur cette course sont, en premier, de terminer la course ; deuxièmement, d’être le premier turc à l’arrivée ; et en troisième de gagner la course ! » Les autres équipages sont prévenus !
Face à ces deux bateaux métissés franco-turcs, on retrouve aussi deux bateaux exclusivement turcs. Ahmet Kulacoglu a choisi par conséquent de donner à son bateau le nom d’une chanson française qu’il apprécie. C’est ainsi que le nom de course de son voilier sera « Le Vent nous portera », tout un programme en forme de leitmotiv pour Ahmet et Egemen Duzgoren ainsi que pour tous les autres équipages engagés qui craignent le petit temps Méditerranéen. Ahmet qui dirige un shipshandler à Istanbul et a organisé le transport en cargo des bateaux après l’arrivée pour rentrer à Cherbourg est persuadé que « l’année prochaine, il y aura encore plus de navigateurs turcs dans cette course ». Et, « en tout cas, c’est d’ores et déjà un honneur pour nous d’y participer dès 2006 ». Cezmi Cankar, son compatriote et concurrent est du même avis et prévient les navigateurs français : « La voile est un sport qui monte en Turquie. Les jeunes régatiers ont des résultats toujours meilleurs sur le circuit européen. Je suis persuadé que les français vont être surpris par le bon niveau des navigateurs turcs ! » Des navigateurs turcs que l’on retrouvera sûrement sur le circuit lors des prochaines années puisque Cezmi se voit bien prendre part à la Transat AG2R en 2008. Et pour cela, Vakko Odyssée Cannes - Istanbul 2006 fera office d’aventure autant homérique qu’initiatique pour ces équipages venus du Bosphore.
Les déclarations des nominés pour Vakko Odyssée Cannes - Istanbul 2006 :
Orhan GORBON (SABAH) : « Depuis qu’il y a le nouveau Figaro-Bénéteau, je suis les courses. Pour participer à cette course, j’ai décidé de naviguer avec un équipier français. C’est ainsi que j’ai contacté Rodolphe Jacq par l’intermédiaire de la Classe Figaro-Bénéteau. Il sera le skipper sur la course et moi le responsable communication ! (sourire) Notre partenaire, Sabah est le numéro deux des quotidiens turcs. Il y a d’ailleurs trois quotidiens turcs engagés sur la course.
De mon côté, j’ai fait beaucoup de courses au large comme la Fastnet Race, la Newport Bermuda race. J’ai vécu aux Etats-Unis et j’étais membre du Yacht Club of New York. J’ai beaucoup d’expérience en tant que navigateur turc sur des courses de longue distance. Et j’ai aussi un half-tonner à Istanbul avec lequel je navigue régulièrement en solitaire. J’aimerais d’ailleurs participer à une course en solitaire en Méditerranée car pour un navigateur turc, l’Atlantique c’est un peu compliqué. Pourquoi pas la Solo Méditerranée l’an prochain en Figaro-Bénéteau ? Tout navigateur est passionné par la compétition. C’est dans notre sang ! Mes objectifs sur cette course sont, en premier, de terminer la course ; deuxièmement, d’être le premier turc à l’arrivée ; et en troisième de gagner la course ! »
Ahmet KULACOGLU (Le vent nous portera) : « Notre bateau va porter le nom de la chanson « Le Vent nous portera » parce que nous aimons cette chanson et que les français eux aussi aiment cette chanson. Cette course est faite pour faire se rencontrer les français et les turcs et nous avons choisi cette chanson qu’aiment 90% des français ce qui fait encore un point commun entre nous. Nos chances dans cette course sont de 50-50. L’année prochaine, il y aura encore plus de navigateurs turcs dans cette course et en tout cas, c’est d’ores et déjà un honneur pour nous d’y participer dès 2006. »
Cezmi CANKAR (BARBAROSSA) : « Le bateau s’appelle Barbarossa pour la course mais en fait nous avons deux sponsors qui sont Collezione et Tabuu. Pour ma part, j’ai entendu parler de cette course en Turquie et nous avons décidé d’y prendre part dès décembre 2005. Je navigue beaucoup en Turquie, en Dragon ou sur d’autres bateaux pour participer à des épreuves comme Istanbul - Bodrum, une course au large de 500 milles environ. Mais nous aimerions aussi venir faire des courses en Atlantique comme la Transat AG2R (ndr : la transatlantique en double du circuit Figaro-Bénéteau).
J’ai acheté un bateau de 42 pieds en Turquie avec lequel j’ai participé à la Sardinia Race et gagné une course ici. Selim quant à lui a fait une préparation olympique en 470 et a été champion d’Europe en Laser (ndr : dériveur olympique de 4,20 mètres). La voile est un sport qui monte en Turquie. Et les jeunes régatiers ont des résultats toujours meilleurs sur le circuit européen. Je suis persuadé que les français vont être surpris par le bon niveau des navigateurs turcs ! »
Arif GURDENLI (MILLIYET) : « J’ai commencé la voile par l’Optimist en 1979 puis je suis passé au Cadet, un dériveur en double pendant deux ans. C’est alors que j’ai débuté en Finn en junior. C’était en 1984 et je suis depuis toujours membre de l’équipe de Turquie dans cette catégorie. J’ai d’ailleurs participé aux Jeux Olympiques en Finn en 1988 (24e) et 1992 (11e).
Le sponsor, le quotidien Milliyet qui fait partie du groupe de presse Dogan Group, m’a contacté pour participer à la course avec Lionel Péan parce qu’ils cherchaient un équipier turc sur le bateau. De mon côté, je cherchais déjà à monter un projet de participation au circuit Figaro-Bénéteau ou bien au circuit Mini 650. En 2004, j’étais à La Rochelle pour coacher l’équipe de Chine de Finn. C’est là que j’ai vu pour la première fois ces bateaux et les Mini 650 (ndr : série de voiliers de course au large de 6,50 mètres de long). En Turquie, personne ne navigue en solitaire. Et s’il y a quelqu’un qui peut le faire, c’est moi ! Car je navigue aussi au large depuis 1983. J’ai occupé tout type de poste sur un bateau que ce soit comme numéro 1 (équipier d’avant), régleur, navigateur puis tacticien et skipper. Mais pour naviguer en solitaire, il me faut reprendre tous ces automatismes. Avec un peu de pratique, cela va revenir ! Et cette course en double est une chance pour moi. L’an prochain j’espère pouvoir acheter un bateau et venir m’entraîner à La Grande Motte en France (ndr : Centre d’entraînement à la course au large en solitaire où se préparent Kito de Pavant, Laurent Pellecuer ou Pietro D’Ali) et participer au circuit ! »
En Bref :
Conférence sécurité pour les marins
Deux pilotes de la base aéronavale de Nîmes Garons, pendant méditerranéen de la BAN de Lorient Lann-Bihoué, ont rencontré les navigateurs ce matin au Yacht Club de Cannes. Les lieutenants de Vaisseau Brunet et Descarpentries de la flottille 21F ont présenté la façon d’opérer de la base en cas de demande de secours. « On est venu leur parler des moyens dont on dispose pour les recherches en cas d’abandon de bateau » explique LV Brunet. « Après le déclenchement d’une balise, on est chargé de coordonner les secours » ajoute LV Descarpentries. « On peut larguer un bateau de survie qui leur permettra d’attendre un hélicoptère ou un autre bateau qui viendra les récupérer. » Avec leur Breguet Atlantique, les deux pilotes disposent d’un rayon d’action de 1000 nautiques sans ravitaillement et peuvent intervenir en Italie comme en Grèce ou en Turquie puisqu’il « n’y a pas de frontière pour les opérations de sauvetage. Tout est géré par un centre de coordination international qui définit qui va intervenir en fonction de la zone d’incident. »
Prologue « Trophée Partouche »
Les 23 équipages vont participer au prologue de la course Vakko Odyssée Cannes - Istanbul 2006 dans la baie de Cannes demain, vendredi midi. Les bateaux vont quitter le ponton du port Pierre Canto vers 10 heures pour être à la disposition du comité de course dès 11 heures. Le prologue « Trophée Partouche » n’est pas comptabilisé au classement général, mais permet aux équipages d’effectuer leurs premiers tests en flotte.
Le programme de vendredi 23 juin 2006 : 9h Briefing prologue skippers
11h mise à disposition de la flotte sur le plan d’eau
12h départ du prologue « TROPHEE PARTOUCHE » en baie de Cannes
18h présentation officielle des équipages sur le Village Course au Port Canto à Cannes
20h remise des prix du prologue
Dîner officiel au Palm Beach et animation
Liste complète des concurrents sur le site officiel de la course : www.vakkocannesistanbul.com