Maître de conférences d’histoire à l’Institut d’études politiques de Grenoble, co-animateur du Groupe d’études Turquie-Europe (GRETE) au laboratoire PACTE (Politiques publiques, Actions politiques, Territoires) de Grenoble.
En ce début de ramadan, on ne le trouvait plus au Bahreïn. Certains le disaient parti pour Londres, ville de repli pour les opposants au régime sunnite de Manama. En réalité, sheikh Ali Salman, le jeune dirigeant charismatique du parti chiite al-Wefaq, formé au chiisme duodécimain par sept années d’études à Qom (Iran), était à Istanbul. Ou, plus précisément, vendredi 5 août, il rendait visite aux chiites ja’faris de la mosquée Zeynebiye, dans le quartier populaire d’Halkalı, au nord de l’aéroport Atatürk (...)
Deux chiffres pour situer le problème : 9% de femmes députées ; 1 femme ministre.
La confirmation de l’élection de tou(te)s les député(e)s n’ayant pas encore pu avoir lieu à la suite du contentieux politique sur les élus poursuivis en justice ou incarcérés, on ne dispose pas encore, à la mi-juillet, du nombre exact de femmes élues lors des législatives du 12 juin dernier : entre 50 et 60 vraisemblablement. C’est, au pire le même nombre (50), au mieux une légère augmentation par rapport à la législature (...)
Au soir du 12 juin 2011, après la large confirmation par les électeurs de la victoire annoncée de l’AKP aux législatives, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, son épouse Emine en foulard à ses côtés, a prononcé au siège de son parti à Ankara, ce que la presse turque a baptisé « le discours du balcon » (Balkon konuşması). Ce discours mérite une lecture attentive. Car, outre qu’il a exprimé la satisfaction légitime de celui qui a indubitablement payé de sa personne en sillonnant le pays pendant des mois (...)
Le 8 janvier dernier, en visite pré-électorale dans la ville de Kars (nord-est, à 40 km de la frontière avec l’Arménie), le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan qualifie à plusieurs reprises de « monstruosité » une grande statue en cours d’érection sur une colline qui domine la ville, statue qui « n’a pas sa place (…) si près d’un mausolée musulman » (celui de l’érudit du Xe siècle Hasan Harakani), et en vis-à-vis d’une citadelle ottomane. Il demande donc sa démolition « pour des raisons purement esthétiques », (...)
Depuis 2007, dans le cadre de la diplomatie de « bon voisinage », les dirigeants turcs ont multiplié les déplacements dans l’Irak voisin. Ankara prenant ainsi acte de la nouvelle configuration politique à Bagdad découlant, en particulier, de la constitution fédérale irakienne de 2005 : un système parlementaire ; des partis politiques et une représentation parlementaire qui reflètent la diversité ethnico-religieuse du pays, et donnent une majorité aux chiites, jusque-là écartés du pouvoir ; une large (...)
Le tremblement de terre (en turc : « deprem ») d’une magnitude exceptionnelle qui a frappé le Japon vendredi 11 mars 2011, ne peut qu’avoir un écho particulier en Turquie, et tout particulièrement à Istanbul.
En effet, la Turquie est traversée d’Est en Ouest par un réseau de failles coulissantes (dite « faille nord-anatolienne ») de près de 1000 km de long, opposant deux plaques tectoniques : la plaque anatolienne au sud, qui coulisse vers l’ouest ; la plaque eurasienne au nord, qui coulisse vers l’Est. (...)
Cet ouvrage présente les grands enjeux de la Turquie au moment même où la question de sa candidature à l’Union européenne est plus que jamais débattue. Après un rappel des articulations historiques à l’origine de la Turquie contemporaine, il analyse le système politique (institutions et partis,importance de la laïcité et de l’armée), et le paradoxe qui veut que l’AKP, parti issu de l’islamisme, mène depuis 2002 une politique de réforme et d’ouverture, tout en faisant de l’adhésion à l’UE sa priorité. (...)
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