Membre d’honneur de Turquie Européenne.
Politologue et professeur de relations internationales à Ankara. Editorialiste pour le quotidien Radikal et l’hebdomadaire arméno-turc Agos, il est, au fil des années, devenu la « bête noire » des nationalistes en Turquie.
Voir en ligne : http://www.baskinoran.com
Il est un terme que les Etats-Unis ont spécifiquement inventé pour les Etats qu’ils n’apprécient pas : l’Etat voyou (rogue state). Le terrorisme d’Etat d’Israël a cette fois massacré des civils désarmés, dans les eaux internationales. Cela relève d’une sorte de judéo-fascisme, d’un acte de piraterie maritime.
Devant l’ambassade d’Israël à Ankara, on m’a tendu le microphone. Et j’ai dit ceci : “je m’adresse à tous ceux qui sont à l’intérieur de l’ambassade. Aux membres de la délagation diplomatique. L’Etat (...)
Voilà plus de quarante ans que j’écris, et ce sera bien la première fois aujourd’hui que je louerai un homme d’Etat au pouvoir. Mais la conférence que j’ai donnée à Oxford, université dont l’enseignement a commencé deux siècles avant la fondation de la Principauté ottomane, et intitulée “la politique étrangère de la Turquie dans un monde en mutation”, est liée à cette louange. Je commence donc par résumer cette intervention.
Les Turcs ont toujours marché vers l’ouest. Parce qu’à l’est, il n’était que des (...)
Il est en prison. N’y prêtez pas attention. La nuit dernière, il a fait irruption dans mes rêves, nous avons discuté toute la nuit. Son pouvoir de “sauveur”, c’est ça : sa méthode, la méthode d’Abdullah Demirbaş, la seule qui puisse jamais sauver la Turquie de ce problème kurde dans lequel elle est enfoncée jusqu’au cou. Si nos dirigeants se mettaient à réfléchir un tout petit peu, c’est la plus grosse de leurs médailles qu’il lui décernerait.
Parce que lui, Abdullah Demirbaş, ne donne pas dans le (...)
Tout d’abord, un souvenir datant de 1975 : en 1974, pour la première fois en Turquie, on eut la possibilité de faire quatre mois comme officier de réserve. C’était une opportunité inouïe et inattendue à cette époque ; j’ai donc renoncé à mon séjour d’un an à Genève en tant que chercheur post-doctoral et je suis revenu à mi-terme pour intégrer mon régiment de Kirkagaç.
Quelques semaines plus tard, une nouvelle parcourut les compagnies d’officiers de réserve : "Ils ont pendu au plafond et torturé un soldat au (...)
Morale de l’histoire C’était un discours si haineux, si effrayant (et foulant si facilement aux pieds les règles de bienséance d’un débat), qu’un instant, j’ai pensé : Bon sang, est-ce qu’il est possible que j’aie connu cet homme dans le passé ? Que je me sois disputé avec lui ? Non. C’est la première fois que nous nous rencontrons.
Je ne sais si vous êtes aussi naïfs que moi. Et puis, je me suis réveillé. Le fait que Leylekian, qui est lui-même un pur produit du système, dise à propos de mes amis et de moi (...)
Il est désormais nécessaire que Turcs et Arméniens passent à la phase orale, qu’ils commencent à se parler.
Mon article a deux objectifs : premièrement, tendre un miroir aux nationalistes turcs ; deuxièmement, montrer avec qui et dans quelle écuelle mangent ceux qui nous ont qualifié de « traîtres à la patrie » lors de la Campagne de Pardon aux Arméniens.
J’étais invité dans les environs d’Avignon à un festival arménien pour parler de cette campagne de pardon. Nous nous trouvions avec des gens vraiment (...)
Reprenant la formule d’Atatürk, le chef d’état-major des armées turques vient de déclarer la chose suivante : “le fondateur de la République de Turquie est le peuple de Turquie.” Jusque là, l’expression consacrée était le “peuple turc”. Le matin suivant, en lisant la une de Radikal – “De Turquie et non plus Turc” – que je ne vous raconte pas de mensonge, je me suis dit voilà une ouverture à louer bien haut.
Depuis ce jour, les journalistes, y compris de l’étranger, ne cessent de m’appeler : “voilà que ce que (...)
La Turquie est-elle un “partenaire stratégique” des Etats-Unis ? Voilà une question qui travaille l’opinion publique turque. Les Etats-Unis peuvent se prévaloir d’avoir à leurs côtés deux partenaires stratégiques et demi : l’Angleterre, Israël et un peu de Canada. C’est la raison pour laquelle on peut penser que sur cette question, la Turquie est du genre à se voir un peu trop belle.
Mais il est encore trois concepts particulièrement éclairants quant à la question des relations USA-Turquie (cf. Le (...)
Tout d’abord ce qui m’afflige : je déteste profondément être traité de “défenseur de l’AKP” lorsque je fais part de ma réaction face à tous ceux qui défendent ouvertement ou à couvert l’Etat profond (structure interlope dans les profondeurs de l’Etat et de l’armée, liée au crime organisé comme aux forces antiterroristes et accusée de tirer les ficelles du régime politique en Turquie. L’organisation Ergenekon en serait l’émanation aujourd’hui en partie exposée au grand jour, NdT). Désormais ils peuvent dire ce (...)
Les occidentaux ont un peu de mal à saisir le rôle des militaires en Turquie. Pourtant si l’on regarde l’histoire c’est très simple : En occident, les Etats nationaux ont été fondés par la force des bourgeoisies ; notamment en Hollande. Or qu’il s’agisse de l’Empire ottoman ou de la République, c’est toujours l’armée qui s’en est trouvée à la fondation.
De plus, ce sont encore les militaires qui ont modernisé les structures de ces deux régimes. Au final, ce sont eux qui ont défini ce que le pays devait (...)
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